BUJUMBURA, 1er juin (ABP) – Le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du chef de l’Etat, M. Pierre Nkurunziza a analysé et adopté lundi, deux projets de loi et un projet de décret, apprend-on du Secrétariat général du gouvernement.

Le 1er projet de loi a été présenté par le ministre en charge de l’Intérieur et portait sur la création de la nouvelle commune de Buhayira et la délimitation des commune Buhayira et Murwi en province Cibitoke (nord-ouest). L’objectif est de mieux encadrer la population et promouvoir son développement, surtout que la nouvelle commune dispose des potentialités et des ressources suffisantes pour son fonctionnement. Par ailleurs, la commune constitue l’entité administrative de base pour le développement économique et social de la population qui y est établie.

La province Cibitoke concernée par cette réorganisation administrative est composée de six communes. La commune Murwi est l’une de ces communes et comprend six zones dont celle de Buhayira, située à 70 km (de route aller-retour) du chef-lieu de la commune Murwi. C’est cette zone qui va porter le nom de la nouvelle commune. L’emplacement géographique de la zone Buhayira par rapport au chef-lieu de la commune prive sa population d’accéder aux biens et services de l’administration communale dont elle a pourtant besoin. Cette situation avait même été exposée au président Pierre Nkurunziza lors de sa visite à Murwi en février 2015.

Le 2ème projet de loi était en rapport avec la ratification par le Burundi de l’accord de don pour le financement d’un projet de restauration et de résilience du paysage. Ce projet de loi présenté par le ministre en charge de l’Agriculture et de l’Environnement porte sur un accord conclu entre le Burundi et l’Association internationale de développement (IDA), signé le 24 mai 2018 à Bujumbura. Cet accord est sous forme d’un don de 30 millions de dollars américains et a pour objectif de restaurer la productivité des terres dans les paysages dégradés déjà ciblés. D’une durée de cinq ans, le projet sera réalisé dans deux communes pilotes, à savoir Isale en province Bujumbura (ouest) et Buhinyuza de la province Muyinga (nord). Il va également appuyer les activités de développement autour des parcs de la Ruvubu, Kibira et la réserve naturelle de Bururi.

Le 3ème projet adopté était un projet de décret portant création, missions, organisation et fonctionnement du comité de pilotage d’un projet de reboisement national baptisé « Ewe Burundi urambaye » ou « Un Burundi bien habillé » en français. Les forêts naturelles couvraient autrefois entre 30 et 50% du territoire national. Ce taux s’est progressivement réduit jusqu’à 6,6% actuellement. Les causes sont multiples mais les défrichements abusifs, la croissance démographique démesurée et les pratiques inappropriées de gestion des terres en sont les principales causes.

Pourtant, le constat fait par le Conseil des ministres est que l’importance des arbres dans les paysages et celle des forets en général est indéniable. Plus de 95 % de l’énergie consommée par les ménages burundais provient du bois. Les forets fournissent également des services éco systémiques comme la régulation du cycle d’eau, des microclimats nécessaires à l’agriculture et servent des bassins versants et surtout la prévention de l’érosion des sols. Comme conséquence de cette déforestation, le Burundi fait face à la réduction du couvert forestier, la perte de la biodiversité, l’érosion des terres arables, les éboulements des terres provoquant la dégradation des voies de circulation ainsi que d’autres catastrophes naturelles. Conscients des dangers que présente la déforestation au Burundi, les autorités au plus haut niveau ont initié le projet de reboisement « Un Burundi bien habillé », en vue de restaurer le couvert forestier. Ce projet qui va durer sept ans sera conduit parallèlement avec d’autres projets de reboisement initiés par les autres services de l’Etat et sera réalisé principalement par les membres des forces de défense et sécurité. Le projet analysé, mais adopté moyennant quelques amendements, vient mettre en place un cadre juridique de fonctionnement du comité de pilotage qui sera chargé de suivre toutes les activités relatives à la mise en œuvre du projet et tracer les lignes directrices à suivre.

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