BUJUMBURA, 22 juil (ABP) – La participation politique des femmes se heurte à plusieurs défis, liés notamment à la culture burundaise qui les pousse à se confiner au foyer au lieu de s’intéresser aux affaires publiques, mais aussi à l’éducation et à leur accès limité aux ressources financières, a déclaré tout récemment à l’ABP, Mme Alice Nzomukunda (photo), ancienne vice-présidente de la République et actuelle présidente du parti Alliance démocratique pour le renouveau (ADR).

En effet, explique Mme Nzomukunda, le fait que les femmes  sont moins formées les dispose à ne pas briser les barrières culturelles, ce qui les confine davantage au foyer. Quant à ce qui concerne les ressources financières, leurs revenus sont souvent limités et elles éprouvent des difficultés à décrocher un crédit bancaire, du fait qu’elles n’ont pas de garantie à présenter à la banque.

Par ailleurs, les critères d’évaluation de la femme politique sont plus subjectifs qu’objectifs : dans des conditions égales, c’est l’homme qui passe. En conséquence, elle se retrouve souvent en train de travailler dans des milieux à prédominance masculine, où les collègues masculins sont hyper attentifs « pour dénicher une erreur chez elle, en faire ensuite une histoire monstrueuse, pour démontrer qu’elle n’est pas à la hauteur du travail qu’elle fait ». C’est pour cela qu’il faut rester vigilante et travailler beaucoup, selon Mme Nzomukunda qui ajoute que les femmes politiques se heurtent aussi à des sollicitations malveillantes des hommes, qui peuvent parfois les décourager une fois pour toutes et les pousser à fuir la politique.

Pour elle, les femmes devraient suivre la politique du pays et au besoin se faire élire, car non seulement elles sont concernées en leur qualité d’épouses et mères, mais aussi elles ont  la valeur et le don de s’occuper de plusieurs dossiers à la fois. Mme Nzomukunda conseille aux femmes potentiellement candidates aux élections de faire un effort pour suivre, autant que faire se peut, le processus électoral de 2020, solliciter le soutien de leurs familles restreintes et choisir au préalable l’idéologie qui sert leur vision. Elle encourage la participation politique d’un maximum de femmes, car c’est cela qui va faire avancer la cause des femmes en général.

Au sujet de l’attitude à adopter au travail, Mme Nzomukunda indique que « pour se maintenir et garder sa visibilité, la femme burundaise doit travailler deux fois plus que son collègue masculin, sinon elle ne gagnera pas la confiance des employeurs et des collaborateurs.

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