GITEGA, 22 mai (ABP) – Le conservateur du musée national de Gitega (centre du Burundi), M. Pascal Ndayisenga (photo : à gauche), a plaidé pour la réhabilitation urgente de l’infrastructure abritant cette institution, arguant qu’elle court le risque de tomber en ruine à la suite de nombreux défis qu’elle comporte.

Dans une interview qu’il a accordée à l’ABP, M. Ndayisenga a expliqué que la toiture de la salle d’exposition est jonchée de trous qui laissent pénétrer des eaux de pluies, mettant ainsi en mal le plafond et d’autres installations connexes. Egalement, a-t-il poursuivi, les huisseries en bois sont rongées par l’usure, la peinture s’est éclipsée, laissant la place à des tâches sombres. Les canaux d’évacuation des eaux de pluies se sont bouchés, entrainant leur stagnation au niveau des trottoirs.

Ndayisenga, qui a déploré que ces défis soient ainsi à la base de la rétraction des visiteurs, a plaidé pour la fermeture des arcades et l’entretien de la cour intérieure du musée. Par ailleurs, il a émis le souhait que le musée soit agrandi et doté de moyens pour pouvoir collecter et augmenter la gamme des objets du patrimoine culturel burundais détenu encore par la population et les pays étrangers.

«Il est  plus qu’impératif de faire le rapatriement des objets du patrimoine culturel national », a-t-il dit, précisant que rien ne justifie que les pays étrangers les détiennent, mais qu’ils devraient plutôt les retourner sans condition.

Par ailleurs, M. Ndayisenga a indiqué que le musée national devrait être attrayant et logé dans un enclos fait à l’image des constructions traditionnelles, avec un jardin orné par des essences locales et enrichi par des marques de la civilisation burundaise, à travers lesquelles s’y retrouveraient toutes les régions du pays.

Comme la province Gitega est déclarée maintenant la capitale politique du pays, le musée national s’attend à accueillir de nombreux visiteurs plus qu’auparavant, a-t-il estimé, avant de demander au gouvernement burundais de l’ajuster conséquemment à cette innovation, de même qu’à la communauté des pays de l’Afrique de l’Est et du continent africain.

Du fait qu’aucun membre du personnel n’est qualifié dans la gestion des musées, M. Ndayisenga a plaidé pour la formation sur le tas en la matière afin de leur permettre de faire des prestations de qualité. En marge des droits d’entrée perçus aux visiteurs du musée, ce dernier devrait multiplier les sources des recettes, a-t-il suggéré, avant de proposer la dotation au musée d’une salle de restauration des visiteurs, d’une boutique de vente des objets d’art et d’une salle des loisirs.

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