BUJUMBURA, 18 oct (ABP) – Des experts des pays riverains du lac Tanganyika, des membres du comité de gestion de l’autorité de ce lac et des représentants des organisations internationales ont entamé mercredi le 17 octobre 2018, à Bujumbura, une réunion de deux jours dans le cadre de l’élaboration du programme régional de gestion environnementale du lac Tanganyika (LTEMP).

Le secrétaire permanent au ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Emmanuel Ndorimana (photo : 2ème à partir de la gauche), a déclaré, à l’ouverture de cette rencontre organisée conjointement par l’autorité du lac Tanganyika et la Banque mondiale, que cet écosystème lacustre présente des atouts aussi bien économiques qu’écologiques non seulement à la population riveraine estimée à plus de 12 millions, mais aussi au monde entier compte tenu des caractéristiques spécifiques dudit lac.

Les quatre pays riverains du lac Tanganyika, à savoir le Burundi, la RDC, la Tanzanie et la Zambie, ont, depuis les deux dernières décennies, opté à coopérer étroitement dans la protection et la gestion commune du lac et son bassin. En témoigne, selon Ndorimana, la réalisation commune des études thématiques qui ont permis à ces pays de développer un plan d’action stratégique concerté et une convention sur la gestion durable du lac Tanganyika qui a été ensuite signée et ratifiée par les quatre pays riverains.

Pour le secrétaire permanent au ministère en charge de l’Environnement, il s’agit d’un processus qui montre clairement que ces quatre pays signataires de la convention ont une volonté manifeste de travailler de concert pour assurer un développement économique acceptable pour les communautés vivant dans le bassin du lac Tanganyika, tout en respectant les normes environnementales. Toutefois, a-t-il signifié, le lac Tanganyika reste confronté à beaucoup de défis, notamment ceux liés à la pollution issue des activités humaines et qui sont spécialement localisées le long des grandes agglomérations et localités se trouvant sur les rives du lac Tanganyika, la sédimentation qui provoque l’envasement de différents endroits du lac et surtout des ports et qui, par conséquent, entrave la bonne navigabilité dans le lac, mais également contribue à sa pollution.

Les effets de changement climatique pourront aussi jouer dans l’avenir un rôle dans la diminution des produits de la pêche, a-t-il dit, ajoutant que le programme régional de gestion environnementale contribue à la protection du lac et son bassin et, partant, à l’amélioration de la qualité de vie des populations riveraines du lac.

Au nom des membres du comité de gestion de l’autorité du lac Tanganyika, M. Sylvain Tusanga Mukanga, directeur des Pêches et Ressources halieutiques de la RDC, a indiqué que ces travaux, organisés dans un contexte de conjoncture difficile que traverse l’autorité du lac Tanganyika dont les membres accusent des arriérés de cotisations statutaires de plusieurs années, doivent être une occasion pour les participants d’approfondir leurs réflexions pour renforcer les mécanismes de contribution effective des Etats membres au bon fonctionnement de cette organisation axée sur la protection et la conservation de la diversité biologique et l’utilisation durable des ressources naturelles du lac Tanganyika et son bassin sur base d’une gestion intégrée.

Pour M. Tusanga Mukanga, l’initiative d’élaboration de ce programme de gestion environnementale du lac Tanganyika dont la mise en œuvre nécessitera d’importants investissements doit être considérée à la fois comme un défi à relever et surtout comme une responsabilité que les Etats riverains du lac Tanganyika doivent assumer pour améliorer la qualité de vie de leurs populations respectives en termes de sécurité alimentaire et d’amélioration des revenus.

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