BUJUMBURA, 11 mai (ABP) – L’Association des professeurs de l’Université du Burundi (APUB) a organisé ce vendredi 10 avril 2019 dans les enceintes de l’Université du Burundi, une conférence publique sous le thème : ” La vulnérabilité de la ville de Bujumbura face à l’augmentation des risques naturels.”
Dans son mot d’ouverture, le président de l’APUB professeur André Nduwimana a rappelé qu’en 2014, des phénomènes sont survenus notamment à Gatunguru, Kigobe, Mutanga Sud et récemment à Winterekwa, Kinanira, Kanyosha et ailleurs. Il a indiqué que l’objet de cette conférence publique était de mobiliser le maximum d’informations utiles liées à la vulnérabilité de la ville de Bujumbura dans le but de permettre une meilleure compréhension de ces phénomènes récurrents sur la ville.
Le professeur Jean Marie Sabushimike (photo), qui a fait la présentation sur “la relation aménagement du territoire – changements climatiques – risques naturels au Burundi”, a rappelé que ces derniers temps, la ville de Bujumbura serait vulnérable à la suite des glissements de terrains qui ont détruit les habitations, les infrastructures scolaires, les routes, les églises, les ponts etc.
Selon ce géographe, l’aménagement du territoire n’est pas en grande partie responsable de ces risques de catastrophes, même s’il y avait des prédispositions naturelles dont la géologie, la climatologie, la géomorphologie, l’hydrologie, qui prédisposent la ville de Bujumbura à une très grande vulnérabilité, le rôle de l’homme est prépondérant.
Le professeur Sabushimike explique que l’homme aménage sans tenir compte des impacts sociaux-environnementaux, manque d’outils d’urbanisme extrêmement important dont le Schéma directeur d’aménagement qui n’est pas encore disponible, le cas local d’urbanisme qui est important pour qu’on s’assure de la cohérence territoriale en terme d’aménagement.
Il a aussi énuméré des textes de loi qui manquent notamment la politique sectorielle en matière d’urbanisme, la politique pour la prévention des risques et la gestion des catastrophes, une loi spécifique pour la prévention et la gestion des risques et des catastrophes.
Le professeur Sabushimike a également fait savoir que l’on a des opportunités à exploiter notamment les conventions, les textes internationaux que le Burundi a signés et qui permettent une coopération active, expliquant qu’il y a des événements qui risquent de dépasser le Burundi qui mérite une coopération très active.
En attendant l’adoption de ces textes, il propose de revoir la combinaison des acteurs dont les pouvoirs publics à la tête, les professionnels du ministère ayant l’aménagement du territoire dans ses attributions qui peuvent procéder à des corrections rapides avant l’amplification de tels phénomènes, le rôle du citoyen qui est acteur et victime de ces catastrophes, les médias et la société civile, pour l’intervention rapide.