BUJUMBURA, 20 fév (ABP) – Le ministre des Postes, des Technologies de l’information, de la Communication et des Médias, M. Nestor Bankumukunzi (photo : au milieu), a demandé mardi à l’UNESCO de reconduire le projet de renforcement des capacités des radios locales par le biais des TIC et de l’étendre à d’autres médias, au regard des succès enregistrés lors de la 1ère phase du projet de 2014 à 2017. Bankumukunzi qui procédait à l’ouverture d’un forum national des radios locales sur la stratégie de sortie du projet financé par l’Agence suédoise pour le développement international (SIDA) via l’UNESCO a déclaré que le gouvernement burundais est satisfait des activités réalisées.
Ce projet régional relatif au renforcement du pluralisme des médias et de la liberté d’expression en Afrique, couvre neuf pays (Burundi, Kenya, Lesotho, Namibie, Ouganda, RD Congo, Rwanda, Tanzanie et Zambie).
Au cours de la précédente phase, un accent particulier a été mis sur quatre radios locales, à savoir « Ijwi ry’umukenyezi, Humuriza FM, CCIB FM+ et la radio Colombe.
Le gouvernement du Burundi se réjouit de ces travaux qui rentrent en droite ligne du plan d’actions de la Politique nationale de communication en son axe Médias sur les réformes visant les médias de proximité. « Ce volet cherche à promouvoir les contenus locaux en permettant à la population locale de faire valoir leurs besoins et attentes et mettre à profit des programmes que la radiodiffusion numérique va rendre disponible », a dit M. Bankumukunzi.
Le souci du Burundi est que les phases qui suivront concernent aussi tous les médias, en vue de les préparer à contribuer à la consolidation de la paix et de la sécurité, à travers une bonne couverture médiatique des prochaines échéances politiques électorales et du travail de la Commission Vérité-Réconciliation mais aussi contribuer au développement de façon globale, selon le ministre Bankumukunzi.
D’après lui, les quatre stations bénéficiaires directes du projet sont désormais capables de mieux gérer leur recette grâce à une application déployée par le projet. Elles disposent d’un système de gestion de documents électroniques et d’un réseau des correspondants locaux qui couvrent les nouvelles dans plusieurs localités grâce aux technologies mobiles. Elles ont revu leur grille de programmes afin de les faire correspondre aux attentes de l’audience. Ces radios locales produisent de nouvelles émissions axées sur les sujets d’intérêt pour les communautés, interagissent avec leur audience, via une application déployée par le projet et donnent plus de parole aux populations locales. Elles génèrent de nouveaux revenus grâce aux applications qui ont été mises à leur disposition, développent au moins une activité génératrice de revenus et sont capables de faire la planification et le suivi de leur budget.
Le ministre en charge des médias a en outre insisté pour que les formations des journalistes incluent l’aspect de responsabilité sociale pour que l’information disséminée aide les communautés et les populations que les médias sont sensés servir. Il a invité les journalistes à faire un bon usage des TIC parce que ces dernières sont à double tranchant.
Il a interpellé les responsables des médias à se mettre ensemble, travailler en synergie pour organiser des formations sur les notions élémentaires à l’endroit des jeunes journalistes qui sont de plus en plus nombreux dans l’univers médiatique sans recourir à l’UNESCO. Michel Elvis Kenmoe (photo : à droite) du bureau de l’UNESCO en Afrique Centrale et superviseur du projet au niveau régional a exprimé lui aussi l’appréciation de la qualité de la coopération entre le ministère en charge des médias et l’UNESCO depuis le début de la mise en œuvre du projet. Il a dit qu’au moment où le projet tire à sa fin, le forum vise essentiellement à déterminer les voies et moyens les plus efficaces et pertinents pour garantir la pérennité de ses acquis.
« Avec les résultats déjà atteints, les populations sont les principales bénéficiaires des services que les stations de radio leur offrent au travers des contenus de qualité et toujours en adéquation avec leur centre d’intérêt. Pérenniser les acquis du projet, c’est aussi garantir aux populations une information de qualité susceptible de les aider à mieux faire face aux défis du quotidien », a dit M. Kenmoe.