GITEGA, 28 jan (ABP) – Le président de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), M. Pierre Claver Ndayicariye (photo : au milieu) a lancé officiellement ce lundi le 27 janvier 2020, les travaux d’exhumation des ossements des restes humains des victimes de la tragédie de 1972 sur le site de Shombo. Ce site situé aux abords de la rivière Ruvubu dans la commune Shombo de la province de Karusi à cheval de la province de Gitega compte plus de onze fosses communes renseignées dont sept déjà vérifiées et confirmées, selon le président de la CVR.
Ces fosses comptent au minimum 7000 personnes tuées lors de cette tragédie meurtrière de 1972, a-t-il précisé. Ces victimes sont des Burundais des différentes catégories sociales et sont originaires de la province de Karusi et ses provinces environnantes, d’ après lui.
Le lieu de transit pour la plupart des victimes était la prison de Gitega et étaient ensuite transportées à bord des camions.
Il a précisé que ces informations sont les résultats des témoins oculaires des tueries, des mémoires des étudiants de l’Université du Burundi et d’autres investigations menées par la CVR.
Le président de la CVR a fait savoir que ces travaux marquent la 1ère phase de cette activité d’ossement des restes humains qui va se poursuivre dans le cadre de la recherche de la vérité sur cette tragédie qui s’est abattue à travers le pays en l’occurrence sur ce site de Shombo.
La loi oblige à la CVR d’exhumer les ossements de ces restes humains, de les conserver provisoirement et de les enterrer dignement plus tard à la fin des enquêtes qui pourront éclairer la vérité.
Cette dernière pourra ainsi libérer les victimes et les auteurs de la tragédie. Et cela, a expliqué le M. Ndayicariye, dans la mesure où les auteurs parviendraient à demander le pardon à ceux qui ont perdu les leurs et ces derniers pourront pardonner.
Parmi les personnalités qui avaient répondu présent à ce rendez-vous figuraient des responsables du secteur public, des parlementaires, des gouverneurs des provinces de Gitega et Karusi, des autorités religieuses, des représentants de certaines organisations de la société civile ainsi que la population environnante.
Dans son discours, la gouverneure de la province de Karusi, Mme Calinie Mbarushimana a indiqué que ce site a été identifié grâce aux témoignages des populations qui avaient assisté à la tragédie ou d’autres témoins du milieu environnant le site.
Un des témoignages stipule que les autorités avaient érigé un marché sur ce site mais la population a eu peur de fréquenter ce marché jusqu’à ce qu’il soit déménagé vers un autre lieu.
Elle exprimait la crainte de fréquenter là où on avait jeté leurs parentés, a-t-elle précisé.
Les gouverneurs de Karusi et de Gitega ont apprécié l’initiative de la CVR et ont promis leur soutien dans la mesure des leurs moyens.
Ils ont recommandé au gouvernement de poursuivre le soutien des activités de la CVR.