BUJUMBURA, 9 avr (ABP) – Le prélèvement de l’impôt est un art, a déclaré M. André Ndereyimana (photo), conseiller à l’ONG Actionaid Burundi chargé des programmes plaidoyer, recherche et communication, à l’occasion d’une conférence-débat sur le rôle des journalistes et des médias dans la mobilisation des ressources internes, co-organisée la semaine dernière à Bujumbura, par Actionaid Burundi et l’association Initiative citoyenne pour l’environnement et le développement durable (ICED).
Il a, à cette occasion indiqué que l’impôt doit créer moins de réactions négatives chez les contribuables. Il doit être sans odeur. Le pouvoir politique a en effet toujours eu pour préoccupation de s’assurer que ses prérogatives fiscales n’étaient pas contestées. Cela l’a conduit à multiplier les impôts indirects et taxes de toutes natures, qui tendent à rendre l’impôt invisible, car totalement intégré aux prix des biens et services, a-t-il ajouté.
Selon M. Ndereyimana, le contribuable est avant tout un citoyen qui a le droit de prendre part à la gestion des affaires publiques. Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. Les systèmes fiscaux, ajoute-t-il, génèrent des comportements d’évitement de la part des contribuables, des particuliers et des entreprises. Ces comportements se traduisent par la fraude fiscale, le travail au noir, l’évasion fiscale ou tout simplement la désexcitation au travail ou l’abandon de l’activité.
Ndereyimana, a, par la suite, fait remarquer que l’impôt peut assurer la justice. D’après lui, un système fiscal est juste lorsqu’il génère de l’argent pour financer les services publics essentiels pour les droits humains, comme les écoles, les centres de santé, les routes et autres. Il redistribue et réduit un fossé entre le riche et le pauvre, en assurant que ceux qui peuvent contribuer plus, le fassent à volonté. Il est également juste lorsqu’il encourage le gouvernement à compter plus sur son argent et moins sur les aides étrangères, devenant plus indépendant des bailleurs de fonds et plus responsable envers ses citoyens.
Il a, en outre, rappelé que la justice fiscale signifie pour le contribuable qu’il doit accepter son obligation personnelle envers l’Etat dans lequel il réside et de déclarer honnêtement et ouvertement l’ensemble de ses revenus et de s’acquitter des impôts dont il est redevable, en conformité avec l’esprit de la loi en vigueur, dans le ou les pays concernés. Le contribuable s’interdit, en conséquence, de se livrer à la fraude du fisc, il ne cherche pas à se soustraire au paiement de l’impôt, volontairement ou non et se soumet, également, aux règlementations fiscales nationales qui lui sont applicables.