BUJUMBURA, 28 mai (ABP) – Le chef de l’Etat burundais, M. Pierre Nkurunziza (photo), a animé mardi le 28 mai 2019, à Bujumbura, une séance de moralisation à l’endroit des hauts cadres du ministère des Finances, du Budget et de la Coopération au développement, à qui il a demandé de travailler en mettant en avant l’intérêt général du pays et non les salaires, a-t-on constaté sur place.
A la fin de la séance, le porte-parole adjoint du président de la République, M. Alain Diomède Nzeyimana, a déclaré à la presse que le Burundi connaît aujourd’hui une autonomie budgétaire qui s’élève à 82%. Cela s’observe au moment où la coopération avec certains pays, notamment ceux de l’Union européenne, ne se porte pas bien depuis 2015.
« Nous avons appris à être autonomes. Nous devons féliciter le ministère en charge des Finances qui fait la planification, assure la collecte des fonds que le gouvernement du Burundi utilise et montre comment dépenser ces fonds », a dit M. Nzeyimana, citant le président Nkurunziza.
Il a évoqué certains défis, notamment à l’API (Agence de promotion des investissements), où les exonérations ne sont pas équilibrées. Certains les reçoivent et d’autres pas, et on ne montre pas clairement comment ces exonérations sont accordées même pour ceux qui les reçoivent, a précisé M. Nzeyimana.
Il a, en outre, fait remarquer que le chef de l’Etat organise des réunions à l’intention des gens des secteurs minier et caféier qui ne veulent pas rapatrier l’argent alors que cela devrait être fait par les cadres du ministère des Finances, du Budget et de la Coopération au développement. Il a également soulevé le mécontentement des clients des banques de ce pays, un secteur qui relève du ministère en charge des Finances. Les taux d’intérêt sont élevés pour ceux qui demandent des crédits et très faibles pour les épargnants. Il a rappelé que dans son discours de la Journée internationale du travail, le président de la République a demandé que cela soit révisé.
Il est demandé à l’ISTEEBU, un institut qui se charge des statistiques, de revoir ses critères de collecte des données économiques. L’on dit que le Burundi est parmi les pays les plus pauvres, qu’un Burundais consomme moins d’un dollar par jour alors que c’est faux. L’ISTEEBU devrait aller dans les ménages et dans les provinces pour calculer les patrimoines pas visibles parce qu’il y a des choses qu’on n’achète pas au marché qui devraient être calculées.
M. Nzeyimana a rappelé que pendant les séances de moralisation, le chef de l’Etat se base sur la parole de Dieu et le renforcement de la culture burundaise. Il a précisé que quand vous accordez la 1ère place à Dieu, les choses marchent bien. Il a évoqué la carte minière qui vient d’être découverte et qui montre que le Burundi a littéralement tous les minerais qui existent sur la planète.