BUJUMBURA, 18 oct (ABP) – L’épouse du chef de l’Etat burundais, Mme Denise Nkurunziza (photo) a déclaré jeudi que de très bons résultats ont été enregistrés dans la lutte contre le VIH/Sida au Burundi. La lutte continue mais ce n’est plus un fléau comme avant, a dit Mme Nkurunziza qui animait jeudi une émission publique en direct sur 18 radios sur les thèmes de la santé de la reproduction, l’infécondité et la lutte contre le VIH/Sida.
Il y a quelques années, le VIH/Sida était un véritable fléau au Burundi. Beaucoup de personnes sont mortes du sida. Mais depuis la multiplication des sensibilisations sur la lutte contre le VIH/Sida et le dépistage volontaire, l’accès des malades aux médicaments ARV (antirétroviraux), des résultats positifs ont été enregistrés. Les données chiffrées montrent que les nouvelles infections ont diminué dans la tranche des personnes âgées de 15 à 49 ans.
A la question de savoir si l’approche en vigueur de faire les dépistages ciblés ne défavorisent pas l’éradication du VIH/Sida, Mme Nkurunziza a indiqué que pendant les rencontres d’échanges organisées dans les différentes régions du pays, beaucoup de gens ont demandé que le dépistage soit fait par groupes de personnes spécifiques pour atteindre tous. Les participants aux rencontres ont demandé que les dirigeants donnent l’exemple en commençant par le gouvernement et le parlement. C’est comme une campagne pour atteindre tous et cela ne va pas entraîner la propagation du virus. L’autre avantage est que des fois, le dépistage des groupes se fait par itinérance, c’est-à-dire que les équipes de dépistage se rendent sur les lieux de travail des groupes ciblés. Les groupes qui ne seront pas dépistés aujourd’hui le seront demain.
Elle a rappelé l’engagement pris mondialement et par le pays d’atteindre les trois 90 en 2020. Le 1er 90 est l’engagement qu’en 2020, 90% de la population soient dépistés et connaissent leur état sérologique. D’après elle, les gens infectés reçoivent les médicaments et des conseils sur la manière de se comporter pour ne pas aggraver la maladie et ne pas contaminer les autres. La prise en charge permet aussi de prévenir la transmission mère-enfant du VIH/Sida. L’épouse du chef de l’Etat a lancé un appel vibrant à tous couples de se faire dépister pour ne pas donner naissance à un enfant infecté au moment où la médecine a connu des progrès et permet aux séropositifs d’avoir des enfants sains. Les parents devraient en outre aller faire dépister leurs enfants pour connaître l’état sérologique. Les parents séropositifs devraient aussi informer leurs enfants sur leur situation.
Le 2ème 90 est que toutes les personnes malades accèdent aux médicaments ARV. Mme Nkurunziza a invité les personnes infectées à ne pas avoir peur ou honte de prendre les médicaments. Les médecins et les médicaments sont disponibles. Elles devraient plutôt avoir honte de continuer à propager la maladie, à faire mal à la famille. Transmettre sciemment une maladie aux autres, c’est tuer et c’est un péché, a-t-elle martelé.
Le 3ème 90 est d’arriver à l’étape où la charge virale soit indétectable à tel point qu’on ne contamine même pas les autres.
Mme Nkurunziza a insisté pour que tous les burundais participent à l’atteinte de cet objectif que le Burundi et le monde s’est fixé.
Selon le ministre de la santé, Dr Thaddée Ndikumana, les résultats en rapport avec l’objectif 90.90.90 d’ici 2020 au Burundi sont très appréciables. Les personnes dépistées sont passées de 40% en 2010 à 84% en 2019. Les malades sous ARV sont passés de 38% en 2010 à 83% en 2019. On a atteint un pourcentage de 89% en 2019 pour les personnes qui prennent des médicaments ARV et dont la charge virale est indétectable.