BUJUMBURA, 4 déc (ABP) – Le président de l’Association des industries du Burundi (AIB), Olivier Suguru (photo : à gauche), a indiqué que l’industrialisation du Burundi n’est pas suffisante. Selon lui, les derniers chiffres connus montrent que la contribution de l’industrie au (PIB), était de 17% en 2017 et ce secteur employait 2% de la population. Il a proposé la tenue des états généraux de l’industrie pour faire l’état des lieux en scrutant les défis, priorités, là où il faut concentrer les efforts afin de pouvoir répondre au rendez-vous de l’entrée effective du Burundi dans la Zone de Libre-Échange Continentale africaine. C’était à l’occasion de la célébration, ce mardi, la Journée mondiale de l’industrialisation de l’Afrique, édition 2019.
A ce propos, le ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, Jean-Marie Niyokindi (photo : au milieu), a informé que le Burundi est en processus d’adhérer à cette Zone de Libre-Echange Continentale africaine, précisant que l’adhésion effective pourrait avoir lieu d’ici le début de l’année prochaine.
Il a fait savoir qu’à ce propos des questions naissent entre autres : les techniques liées au commerce ou les barrières tarifaires. M. Niyokindi a appelé les opérateurs économiques qui rencontrent ces problèmes, d’en informer les autorités du pays pour trouver des solutions.
Pour le ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, la contribution de l’industrie “à la croissance de l’économie burundaise est très faible. C’est pourquoi le positionnement de l’industrie burundaise pour alimenter la zone de libre-échange continentale africaine reste un défi. Des défis, qui selon lui sont liés à l’énergie insuffisante. Il a fait remarquer que le gouvernement fait des efforts à investir dans la construction de barrages et micro centrales. Les infrastructures insuffisantes est également un autre défi, qui selon lui est en train d’être levé par la construction de nouvelles routes.
D’autres défis auxquels fait face le secteur industriel sont liés : à l’éducation de la jeunesse qui doit acquérir des compétences dans ce domaine; le genre qui doit être pris en compte pour une industrialisation inclusive et durable qui tienne compte de la femme; sans oublier la technologie où, selon lui, il faut se mettre l’industrie burundaise au diapason de la “4éme révolution industrielle”.
Pour surmonter cet état de fait, Jean Marie Niyokindi a informé qu’une politique nationale d’industrialisation a été adoptée au cours du mois de juillet 2019. Une politique basée sur 4 piliers : l’agro-industrie, les industries minière, manufacturière et l’industrie touristique.
Pour le ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, l’industrie burundaise est en train de se développer autour de ces 4 piliers. Il a conseillé les opérateurs économiques de profiter de cette piste de politique, informant que sa stratégie de mise en œuvre est en cours de confection et sera disponible au 1er trimestre 2020.
Le président de l’AIB, a par ailleurs interpellé les autorités à la disponibilisation des devises pour avoir des matières premières, des infrastructures pour l’acheminement des produits finis sur le marché intérieur et extérieur. Pour ce qui est de l’éducation de la jeunesse, selon Olivier Suguru, l’AIB se propose de nouer un partenariat avec les universités pour former la main d’œuvre avec les compétences requises.
Il a indiqué que les industriels sont prêts à la compétition parce qu’il n’y a pas, selon lui, de nouveautés car ils étaient en compétition sur les autres marchés régionaux de l’EAC et du COMESA.
Il en appelle au gouvernement de créer l’environnement propice au développement du secteur industriel, par la promotion des exportations : “de détaxation totale les produits exportables afin de faire rentrer les devises qui serviront à alimenter les matières premières de nos industries, surtout à aider le gouvernement à rentrer les devises dans le trésor public”.
Le thème retenu pour cette année est : “Positionnement de l’industrie pour alimenter la Zone de Libre-Échange Continentale africaine ».