BUJUMBURA, 10 jan (ABP) – La Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) a tenu un point de presse, ce vendredi, sous le thème : ” Exercice du droit à la liberté d’association : un droit et non un devoir”.
Le président de la CNIDH, Sixte Vigny Nimuraba (photo), a expliqué que cette sortie médiatique a été motivée par le fait que cette commission continue à recevoir de la part de certains enseignants des plaintes comme quoi ils sont contraints d’adhérer par force à la Coalition spéciale des syndicats des enseignants pour la solidarité nationale, COSSESONA.
À ce propos, le président de la CNIDH a rappelé que la liberté d’association est un droit et non un devoir. Il a soulevé que la liberté d’association est un droit de constituer, adhérer ou refuser d’adhérer à une association.
Sixte Vigny Nimuraba a rappelé que les syndicats sont des associations dont le but est de défendre les “droits professionnels des travailleurs et des employeurs”.
Il a aussi rappelé que le Burundi reconnaît le droit syndical à travers les conventions internationales qu’il a signées et les lois internes en vigueur au pays. “L’adhésion à toute association est libre, il en est de même pour en sortir”, selon lui, ajoutant « qu’il n’y a aucune disposition de loi qui contraint les individus ou groupe d’individus à adhérer à une association par la force”.
Le président de la CNIDH a indiqué qu’une équipe composée de 5 personnes : 3 commissaires et 2 cadres de la CNIDH a été constituée pour mener des investigations sur cette affaire et présenter un rapport dans un délai de 7 jours.
A la question de savoir si la CNIDH serait informée que certains membres d’autres syndicats des enseignants, autre que COSSESONA, qui ont dénoncé cette adhésion forcée, ont été arrêtés et emprisonnés, le président de la CNIDH a répondu par l’affirmative. C’est pour cette raison, entre autre, qu’une commission a été mise en place pour enquêter sur le motif qui serait derrière ces arrestations et voir si les droits à la liberté syndicale ont été respectés, a-t-il répondu. “On a donné un délai de 7 jours à cette commission parce qu’on prend cela au sérieux”.
A la question de savoir la suite qui sera réservée à l’affaire dans le cas où il s’avérait que la COSSESONA aurait perçu des cotisations des enseignants sans leur aval mais par un retrait forcé sur leur compte, le président de la CNIDH a répondu que ce sont les enquêtes qui vont le prouver. S’il en était ainsi, il a relevé que la somme qui aura été retirée sera restituée aux enseignants moyennant des dédommagements.
Quant à la question de savoir ce qui est en train d’être fait par la CNIDH pour trancher sur les cas des organisations de la société civile comme le PARCEM et d’autres qui ont été suspendues par le ministère de l’Intérieur, Sixte Vigny Nimuraba a répondu que la commission est au courant, faisant savoir que la CNIDH “continue les démarches pour savoir les vraies raisons de cette décision. Il a ajouté que la CNIDH est en contact avec les responsables de ces différentes organisations et fait le suivi nécessaire de cette situation.