BUJUMBURA, 10 oct (ABP) – Les membres de la Commission vérité et réconciliation (CVR) se sont rencontrés mercredi le 9 octobre 2019 avec les députés et le personnel de l’Assemblée nationale pour échanger autour du thème “La problématique de la gestion des mémoires blessées.
Le président de la CVR, M. Pierre Claver Ndayicariye (photo : à gauche), a soulevé que la CVR a délivré deux messages à l’Assemblée nationale.
En premier lieu, la CVR a exhorté l’Assemblée nationale à être son ambassadeur auprès du gouvernement afin qu’au moment du vote du budget alloué à la CVR, il tienne compte des besoins de la CVR dans l’accomplissement de sa mission.
Le deuxième message était de plaider auprès des députés pour qu’ils soutiennent la CVR en sensibilisant la population à s’ouvrir et dire ce qu’elle sait sur les évènements tragiques que le Burundi a connus car, selon M. Ndayicariye, “c’est elle qui détient la vérité et l’information”.
Par rapport aux doléances exprimées par les députés concernant la construction des monuments, M. Ndayicariye a fait savoir que la loi mettant en place la CVR a prévu d’ériger des “monuments de mémoires et de réconciliation”. Ces monuments ne précédent pas la vérité, a-t-il dit, ajoutant qu’ils seront érigés au fur et à mesure que le processus de vérité et réconciliation va évoluer, quand on saura ce qui s’est passé.
Sur la problématique du traitement qui sera réservée aux infrastructures construites au-dessus des fosses communes, M. Ndayicariye a souligné que la CVR va d’abord procéder à leur recensement puis donner le rapport aux pouvoirs publics dont les décisions tiendront compte de l’intérêt de l’Etat et de la cohésion sociale. Par rapport à la protection des témoins, le président de la CVR a indiqué qu’il est prévu une unité spéciale chargée de leur protection.
Le président de l’Assemblée nationale, M. Pascal Nyabenda (photo : à droite) a, dans son allocution, rappelé que la CVR n’est pas un tribunal pour trancher, mais plutôt un médiateur pour la réconciliation et la vérité sur le passé du pays. Il a rappelé que la CVR doit suivre les principes d’impartialité et de plus d’engagement. L’Assemblée nationale va soutenir la CVR dans l’accomplissement de sa mission, a-t-il précisé, tout en interpellant les députés à soutenir la CVR dans sa recherche de la vérité et la réconciliation des Burundais.
Trois exposés ont fait l’objet des échanges : la gestion des mémoires blessées, la compréhension des traumatismes et la gestion communautaire au Burundi, ainsi que la campagne de collecte des données sur les personnes assassinées, disparues et sur les fosses communes.