BUJUMBURA, 1er juil (ABP) – Les cérémonies du 57ème anniversaire de l’Indépendance ont débuté ce lundi 1er juillet par le dépôt des gerbes de fleurs au Mausolée du Prince Louis Rwagasore (photo) et à la Place de l’Indépendance par le couple présidentiel, avant de se poursuivre au Boulevard de l’Indépendance. Y étaient aussi présents les deux vice-présidents de la République, MM. Gaston Sindimwo et Joseph Butore ; le président de l’Assemblée nationale, M. Pascal Nyabenda ; le président du Sénat, M. Reverien Ndikuriyo ; l’ombudsman Edouard Nduwimana ; les membres du gouvernement ; les membres du corps diplomatique et consulaires accrédités au Burundi ainsi que d’autres dignitaires civils et militaires. Après le passage en revue des troupes par le commandant suprême des Forces de défense nationale et président de la République du Burundi, M. Pierre Nkurunziza, un grand défilé a été ouvert par les agents de la mairie de Bujumbura, suivis des employés des secteurs publics et privés avant le grand défilé militaire et policier.
Dans son allocution, le président de la République a indiqué que le 1er juillet de chaque année est une journée spéciale d’acclamer le héros de l’Indépendance le prince Louis Rwagasore et ses compagnons. Le chef de l’État a regretté la période coloniale pour le Burundi qui a fait que le pays a enregistré des pertes énormes au niveau de l’économie, de la culture, des mœurs et autres. Il a profité de cette occasion pour saluer le pas franchi par le Burundi grâce à son indépendance, expliquant qu’il est à 85% de son autonomie de gestion, sans dépendre de l’extérieur. Il a remercié tous les amis du Burundi et tous ceux qui ont fait jour et nuit pour que le Burundi parvienne à être indépendant et a conseillé les Burundais à lutter contre tout ce qui est en rapport avec la colonisation.
Les cérémonies ont été clôturées par la remise des ordres de mérite et des prix par le chef de l’État aux personnes qui se sont distinguées, plus que les autres dans leurs compétences à leurs services ou qui ont affiché le patriotisme dans tout ce qu’ils font. Il s’agit notamment du ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Déo-Guide Rurema pour ses innovations ; l’ambassadeur du Burundi à l’ONU, M. Albert Shingiro ; le directeur de l’école doctorale à l’Université du Burundi, M. Juma Shabani ; feu Paul Mirerekano qui a beaucoup travaillé pour l’indépendance du Burundi (il a été représenté par ses deux filles) ; l’OPC1 Louis Habonimana qui travaille au port de Bujumbura ; le major Noël Banyiyezako ; le major Richard Gateretse qui dirige le 412 bataillon ; l’OPC2 Pascal Ntaconayigize, informaticien à la PAFE ; l’OPC1 Lydia Budengeri ; feu Papy Faty, jouer d’intamba mu rugamba pour avoir bien représenté le pays à l’étranger (il a été représenté par sa mère) ; deux anciens ambassadeurs de Hollande et de France au Burundi ; le OP1 Gélase Nduwimana ; l’adjudant-chef Fréderic Nibigira ; l’APC1 Didace Miburo ; l’APC1 Yves Niyomwungere ; le caporal-chef Ferdinand Hakizimana ; Menedore Nshimirimana du camp Mwaro et le sergent Pierre Niyongabo.
A la veille de la célébration du 57ème anniversaire de l’Indépendance du Burundi, le 1er juillet 2019, le président de la République du Burundi, M. Pierre Nkurunziza s’est adressé dimanche à la Nation burundaise pour souhaiter bonne fête aux burundais et aux étrangers résident dans notre pays. Rappelant que le 1er juillet 1962, le Burundi est sorti du joug colonial, il a souligné qu’il s’est passé, le même jour, des faits inoubliables comme la direction du pays par des nationaux de la base au sommet, le hissement du drapeau national et la mise au rancart du drapeau belge ainsi que le retentissement de l’hymne national dans tout le pays et dans toutes les nations.
A chaque anniversaire de l’Indépendance, a dit le président Nkurunziza, c’est l’occasion pour tous les burundais de jeter un regard rétrospectif sur le passé de notre pays, les difficultés rencontrées et les solutions durables pour l’avenir.
Avant l’arrivée des colons allemands avant 1896, a rappelé le chef de l’Etat, notre pays était un jardin d’Eden où coulait du lait et du miel, une nation caractérisée par une administration sans faille dans les domaines politique, économique, social et sécuritaire. Les burundais étaient solidaires en tout, soit dans l’organisation des fêtes, le partage de la nourriture et le travail en groupes pour plus de production, sans oublier qu’ils s’y connaissaient bien dans les domaines du respect envers Dieu et leur roi, de l’élevage, de l’artisanat et de la pharmacopée tant pour les humains que pour leurs bêtes domestiques.
Avec l’arrivée des colons allemands, le président Nkurunziza a passé en revue les malheurs qu’ont enduré les burundais, notamment la signature, la mort dans l’âme, par le roi Mwezi Gisabo du traité de Kiganda ; la chicotte ; l’obligation de donner aux blancs du lait, des œufs et du beurre ; le paiement des impôts qui enrichissaient l’Europe ; les divisions interethniques, le pillage du sous-sol burundais ; le muselage des libertés politiques, économiques et sociales.
Avec l’arrivée des belges de 1916 à 1962, rien n’a changé, a poursuivi M. Nkurunziza, ajoutant que ces nouveaux colons ont même immortalisé l’esclavagisme et détruit les valeurs fondamentales du pays, jusqu’en 1958 quand le prince Louis Rwagasore et ses compagnons de lutte ont cherché et difficilement acquis la promesse de l’indépendance. Malheureusement, les colons belges l’ont assassiné le 13 octobre1961, soit huit mois avant la proclamation de l’indépendance le 1er juillet 1962.
La présence du colon est restée et a même commandité les massacres des innocents en 1965, 1972, 1988, 1993, a encore souligné le président Nkurunziza, précisant que le Burundi a eu un répit avec les élections de 2005 qui ont mis en place, dans tout le pays, de la base au sommet, des institutions démocratiquement élues qui ont actuellement à leur actif plusieurs réalisations notamment l’acquisition d’une Constitution, la mise en place des commissions nationales chargées d’élucider toutes les questions des burundais, le Plan national de développement (2018-2027), la construction des infrastructures économiques, sociales et administratives, le travail dans la transparence, les soins de santé gratuits pour les femmes et les enfants de moins de 5 ans, l’enseignement gratuit au primaire, la mesure d’instaurer une capitale politique à Gitega (centre du pays), la dotation annuelle des communes d’un montant de 570.000.000 FBu pour le bien-être de la population, le financement du budget national, le rapatriement des réfugiés et autres.
Pour démontrer à la face du monde que le pays est indépendant, bien géré par des nationaux et se porte bien, le président de la République a annoncé que le gouvernement a pris des mesures salutaires comme la suspension des contributions aux élections de 2020 sauf pour les volontaires et ceux qui ne l’avaient pas encore fait ; l’augmentation des frais funéraires en cas de décès d’un fonctionnaire, passant de 124.000 à 800.000 FBu, la mise en place d’une banque des jeunes, le déblocage des annales et si possible le soutien financier des pensionnés, des personnes âgées et des personnes vivant avec un handicap.
Le chef de l’Etat a aussi fait savoir que le nouveau palais présidentiel portera le nom du vaillant et premier roi du Burundi Ntare Rushatsi, tandis que le palais des congrès de Gitega portera le nom de « Palais prince Louis Rwagasore”. De même, le palais du Sénat à Gitega deviendra « Palais Pierre Ngendandumwe en mémoire de cet illustre ancien premier ministre. En une année, a promis le président Nkurunziza, le Burundi aura construit sur la colline Nkomwe en commune Kiganda de la province Muramvya (centre-ouest), un monument en mémoire du célèbre « Bihome » qui a préféré mourir à la place du roi Mwezi Gisabo.
Les autres places qui changent de noms sont le camp militaire commando de Gitega qui devient « Camp Ntare Rugamba » ; l’aéroport international de Bujumbura porte le nom du héros de la démocratie Melchior Ndadaye; l’avenue du 28 novembre devient « Avenue Mwezi Gisabo » ; l’avenue du 3 septembre devient « Avenue Lt. Gen. Adolphe Nshimirimana; le stade Louis Rwagasore devient le « Stade Intwari » et l’avenue du 1er novembre portera le nom du héros de la démocratie Melchior Ndadaye.