BUJUMBURA, 21 juin (ABP) – L’Agence burundaise de promotion des investissements (API) a organisé jeudi le 21 juin 2018 à Bujumbura, un atelier de sensibilisation à l’accès au marché sur les questions relatives aux règles d’origine, les obstacles techniques au commerce et les mesures sanitaires et phytosanitaires à l’endroit des détenteurs des entreprises d’exportations au Burundi.
Dans son discours d’ouverture, le directeur de l’API, M. Léonard Sentore (photo : à gauche), a indiqué que cet atelier s’inscrit dans le cadre d’une série d’activités de promotion des exportations, conformément au plan Stratégique de l’API 2017-2022. Il a ajouté que ce document stratégique qui a été conçu sur base des résultats d’un diagnostic fouillé portant sur toutes les facettes de l’économie, recommande entre autres, l’organisation et la conduite des ateliers de renforcement des capacités pour aider les entreprises nationales à aller de l’avant dans leurs projets de productions orientées vers l’exportation.
Déclarant que les thématiques à développer aux cours de cet atelier sont d’une importance capitale dans la compétitivité et la performance des exportations, M. Sentore a fait savoir que le commerce extérieur est soumis à des règles et lois internationales, précisant que si on ne s’y conforme pas, l’exportation est quasi impossible.
Les tendances de la performance du secteur des exportations du Burundi restent préoccupantes, a dit M. Sentore, déclarant que le Burundi soufre d’un déficit commercial depuis plusieurs décennies, qui culmine à près de 1,03 milliards de dollars en 2016. Selon lui, ce déficit est une résultante de plusieurs variables négatives qui agissent à l’encontre des efforts de développement du secteur d’exportation.
Il y a entre autres le manque et la non-conformité aux normes et standards, le manque de technologie adéquate et une qualité des produits moins rassurante. Il a également mentionné le manque criant d’emballages adéquats, la sous information sur les tendances des marchés à l’export, la non-maîtrise des règles et lois qui régissent le commerce, etc.
Sentore a fait savoir que l’API réaffirme son engagement et sa volonté de collaborer avec les investisseurs pour la recherche des solutions qui leur permettront de surmonter progressivement ces défis et d’inverser cette tendance. Il a indiqué que malgré la situation défavorable du secteur des exportations, il reste optimiste que le Burundi peut toujours faire mieux, car, a-t-il précisé, les potentialités regorgées par nombreux secteurs économiques sont rassurantes. Pour lui, on doit s’atteler à la valorisation de ces potentialités par la transformation des produits afin de maximiser la valeur ajoutée, et ainsi redoubler d’effort dans la conquête des marchés de la sous-région et du monde entier.
Il a appelé les opérateurs économiques à profiter des opportunités offertes par nombreux accords auxquels le pays a déjà souscrit, notamment les blocs économiques régionaux à savoir la CEPGL, l’EAC, le COMESA, et de se préparer davantage pour les opportunités des marchés en cours de négociation à savoir, les Zones de libre-échange tripartite EAC-COMESA-SADEC et la Zone de libre-échange continentale récemment signée à Kigali par les Chefs d’Etats africains.
Selon toujours M. Sentore, la facilitation du commerce aux échelles aussi élargies comme le continent, signifie une très grande compétition étrangère. Il sied donc de s’y préparer en conséquence par des productions en quantités suffisantes répondant aux normes et standards requis et une pratique d’un commerce professionnel répondant aux exigences, l’éthique et la déontologie inhérentes à un commerce international.