BUJUMBURA, 26 déc (ABP) – Le centre pour le développement et des entreprises (CDE-Great Lakes) a organisé, lundi le 23 décembre 2019, dans le cadre de sa campagne Birashoboka visant à réduire les barrières à la libre entreprise au Burundi, un atelier d’échange sur les contraintes d’ordre juridiques qui handicapent la libre entreprise au Burundi, a-t-on constaté sur place.
Les échanges se sont déroulés entres les cadres des agences de régulations telles que le CNTA, API, OBR, les membres de la chambre fédérale du Commerce et de l’Industrie (CEFCIB), l’Association des femmes entrepreneures, les entrepreneurs, les professeurs d’universités, et les représentants du Burundi Business Incubator (BBIN).
Dr Emery Nukuri (photo : débout à gauche), professeur à l’université du Burundi et consultant, s’est appesanti sur les contraintes juridiques qui paralysent la libre entreprise au Burundi. Il a montré que deux institutions de certification, à savoir BBN et CNTA, constituent en quelque sorte une barrière à l’épanouissement d’un entrepreneur burundais et surtout celui qui opère dans le secteur agricole.
Selon M. Nukuri la conséquence à cette situation est qu’il y a peu d’entreprises qui sont créés dans le domaine agricole. Par exemple seuls 4% des entreprises créées œuvrent dans l’Agriculture et l’Elevage.
Le professeur constate que le secteur de l’Agriculture et de l’Elevage qui fait vivre plus de 90% de la population burundaise n’attire pas beaucoup d’entrepreneurs car seules 4% des entreprises sont créés en ce domaine.
Les entrepreneurs qui se sont exprimés à cette occasion ont montré le calvaire qu’ils vivent pendant la demande de certification de leurs produits. Ils ont indiqué qu’il y en a qui viennent de passer presque 2 ans sans cette certification, ce qui freine l’évolution de leur entreprise surtout que le progrès de ces entreprises devrait être bénéfique à la fois pour eux-mêmes et pour le pays.
Le représentant du CFCIB a indiqué que la lenteur qui caractérise la certification des produits par la BBN et le CNTA est dans la plupart des cas due au manque de moyens matériels et financiers qui gangrène le déroulement des activités.
Il a toutefois indiqué que la certification des produits consommables par la population doit se faire d’une façon prudente pour n’est pas mettre en danger la vie humaine.
Concernant le manque des moyens enregistrés du côté de ces agences de régulation, ce cadre tranquillise et indique que Trade East Africa et COMESA se sont engagés à équiper matériellement ces agences afin qu’elles puissent travailler dans de bonnes conditions.
Un cadre du BBN qui a participé à cet atelier d’échanges a fait savoir que la lenteur de certification est liée aux équipements des laboratoires qui ne sont pas au complet pour faire les analyses nécessaires car selon lui s’il faut certifier un produit il faut analyser tous les paramètres qui figurent dans la norme, ce qui demande un temps et des moyens suffisants pour le faire.
Il espère qu’avec la promesse des partenaires tous ces problèmes liés à la certification vont bientôt trouver une solution durable.
Au cours des recommandations les participants se sont convenus que la certification d’un produit est une préoccupation majeure et que des solutions rapides, efficaces et effectives sont une nécessité à cette problématique.