BUJUMBURA, 20 fév (ABP) – Le directeur du département de la pharmacie, du médicament et des laboratoires (DPML), M. Emmanuel Bamenyekanye a accordé le mardi 20 février 2018 à l’ABP une interview au cours de laquelle il a déclaré que les personnes travaillant dans le secteur du médicament ont une responsabilité sociale importante en termes de santé publique.
En effet, a-t-il expliqué, un médicament de mauvaise qualité ou mal utilisé est un poison qui peut entrainer des conséquences graves sur la santé humaine. A titre illustratif, les cas de malformations physiques à la naissance peuvent être causés par la consommation de médicaments inappropriés. Dans ce contexte, le pharmacien Emmanuel Bamenyekanye a conseillé à tous ceux qui utilisent des médicaments d’aller voir le médecin qui est le seul habilité pour la prescription du médicament approprié. Il faut surtout éviter la mauvaise habitude de recourir à l’automédication. Une fois la prescription terminée, le patient doit aller chercher des médicaments dans des pharmacies qui sont légalement établies.
Le pharmacien Emmanuel Bamenyekanye recommande également à tous les consommateurs de produits pharmaceutiques de bien lire avant tout la notice en veillant surtout au respect des doses prescrites par le médecin traitant.
Dans le souci de promouvoir et de garantir la santé de la population, le gouvernement établit, tous les deux ans, une liste nationale des médicaments essentiels du Burundi. Selon le directeur de la pharmacie, du médicament et des laboratoires, M. Emmanuel Bamenyekanye, l’approvisionnement en médicaments au Burundi passe par deux circuits.
Il s’agit du circuit public et privé. Le circuit public est alimenté par la Centrale d’achat des médicaments du Burundi (CAMEBU). La fourniture de ces médicaments intervient après un avis d’appel d’offre internationale auquel les locaux sont également associés. La CAMEBU importe uniquement des génériques en tenant compte de la liste nationale des médicaments essentiels du Burundi. Le pharmacien Emmanuel Bamenyekanye a précisé que le prix du médicament à la CAMEBU est réglementé.
S’agissant du circuit privé, celui-ci est réalisé par un réseau de pharmacies privées qui importent aussi bien des génériques que des spécialités. Une particularité par rapport à la CAMEBU est le fait que les privés fixent le prix du médicament comme ils veulent. Aux yeux du directeur du DPML, cela est une anomalie quand on sait que ces privés bénéficient de l’exonération de taxes de douane.
Dans le souci d’assurer le bon fonctionnement du secteur de la pharmacie, un projet de loi pharmaceutique est au niveau de l’Assemblée nationale. Dans ce projet de loi il est prévu la mise en place d’une Autorité burundaise de régulation des médicaments et des aliments (ABREMA). Dans cette optique, seuls les médicaments homologués seront autorisés à être vendus au Burundi.
La pharmacovigilance sera également de mise pour lutter contre les effets indésirables liés à la consommation de ces médicaments.