BUJUMBURA, 31 août (ABP) – Les enquêtes sur des crimes graves commis au Burundi durant une période de 46 ans sont en train d’être complétées par la promotion de la recherche documentaire ad hoc pour accélérer l’exécution des missions assignées à la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) du Burundi, a déclaré jeudi soir à Bujumbura, le pasteur Clément Noah Ninziza (photo), vice-président de cette commission, dans un point de presse en marge de la clôture d’une conférence organisée en partenariat avec le Centre d’alerte et de prévention des conflits (CENAP) sur la contribution de la recherche documentaire dans l’exécution des missions assignées à la CVR.
La loi du 15 mai 2014 régissant la CVR assigne à celle-ci d’enquêter et d’établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises au Burundi durant une période allant du 1er juillet 1962 (date de l’indépendance) au 4 décembre 2008, date de la fin de la belligérance.
Selon l’article 6 de cette loi, la CVR doit ″contribuer notamment par la recherche documentaire″, à la réécriture de l’histoire du Burundi pendant la période couverte par le mandat, afin de permettre aux Burundais, d’accéder à une ″version largement partagée et acceptée″ sur les graves crimes commis pendant cette période couvrant plus de quatre décennies.
″L’obtention d’une version plus consensuelle de l’écriture de l’histoire du Burundi est une réponse appropriée aux divergences pouvant survenir ici et là sur cette page sombre du passé tragique burundais. Cela permet aussi à la CVR d’accélérer la recherche de la vérité et de la réconciliation qui est au cœur des missions qui lui sont assignées″, a-t-il précisé.
Avec la promotion de la recherche documentaire en cours, a ajouté M. Ninziza, la CVR est en train d’avancer vers ″la découverte de la vérité qui se cache derrière certaines sources non encore exploitées ou derrière la diversité des sources d’informations″ sur les crises cycliques sanglantes survenues au Burundi au lendemain du recouvrement de l’indépendance. Les enquêtes envisagées dans le futur par la CVR, a-t-il poursuivi, ″vont beaucoup plus éclairer″ en confrontant notamment les diverses sources d’information sur les crises passées, en l’occurrence les dépositions et les recherches documentaires.
Signalons que les investigations en cours au sein de la CVR depuis plus de trois ans, se focalisent surtout sur les ″crises plus profondes″ enregistrées au Burundi en 1965, en 1972 et en 1993.