BUJUMBURA, 7 jan (ABP) – La Fondation Tony Elumelu (TEF) (photo : Tony Elumelu, fondateur de la TEF), l’initiative philanthropique africaine dédiée à l’entrepreneuriat, a lancé mardi le 1er janvier 2018 depuis Lagos (Nigeria), l’enregistrement des candidatures en vue de bénéficier d’un capital pour le développement de l’entrepreneuriat en Afrique. A la fin du délai de l’inscription (du 1er janvier 2018 au 1er mars 2019), les jeunes entrepreneurs qui auront la chance d’être sélectionnés, à travers tous les pays africains, vont bénéficier de financements et de formations pour développer leurs projets. Ils rejoindront ainsi les 4.470 entrepreneurs qui ont déjà bénéficié du programme TEF intitulé « Transformation de l’Afrique à travers l’Entrepreneuriat ».
Pour postuler, les entrepreneurs âgés d’au moins 18 ans, résidents légaux ou citoyens d’un pays africain dont l’entreprise à but lucratif est basée sur le continent, et ayant entre 0 et 3 ans d’existence, remplissent un formulaire en ligne se trouvant sur le site web de la plateforme numérique dédiée aux entrepreneurs africains, TEF Connect (www.tefconnect.com). Le délai pour postuler et envoyer les candidatures court jusqu’au 1er mars 2019 à minuit. Les critères tels que la faisabilité, l’extensibilité et le potentiel de croissance du produit/service ; l’opportunité de marché pour l’idée/l’entreprise ; la compréhension financière ; le potentiel de leadership et les compétences entrepreneuriales, seront pris en compte pour juger les candidatures.
Les lauréats des années précédentes ont transformé leurs entreprises et leurs communautés en tirant profit des 7 piliers du programme qui sont un capital d’amorçage de 5 000 dollars, une formation au développement des affaires, un mentorat individuel, un accès à TEF Connect, des rencontres panafricaines, l’adhésion au réseau TEF, et la participation au Forum annuel d’Entreprenariat (TEFF:Tony Elumelu Foundation Forum), le plus grand rassemblement de l’écosystème africain de l’entreprenariat, qui se tient chaque année à Lagos. A chaque édition, la TEF organise un forum où sont invités des entrepreneurs, des représentants des Petites et moyennes entreprises (PME), des hubs, des incubateurs, des décideurs politiques, des universitaires et des investisseurs, ainsi que des journalistes d’Afrique et des autres contrées du monde. Ce programme qui rentre actuellement dans sa 5ème édition consiste en un engagement de 100 millions de dollars sur une période de10 ans, en vue d’identifier, de former, d’encadrer et de financer 10.000 entrepreneurs africains à l’horizon 2024.
Le but ultime de la TEF n’est ni autre qu’investir dans des entreprises, créer au moins 1 000 000 de nouveaux emplois et générer environ 10 milliards de dollars de revenus annuels en Afrique. Les entrepreneurs africains qui s’illustrent à travers des start-up à fort potentiel de croissance, les futurs chefs d’entreprise aux idées novatrices sont invités à saisir cette opportunité que leur offre la TEF. Cette année, les entrepreneurs francophones, arabophones et lusophones, ainsi que des femmes sont fortement encouragés par les responsables de la Fondation à accroitre leur représentation. Pour les quatre premières éditions, le programme d’entrepreneuriat de TEF a permis déjà à 4 470 entrepreneurs d’être sélectionnés à travers 54 pays africains et de bénéficier d’un appui en fonds et en formation, ce qui a eu un impact visible et durable. La 4ème édition (2018) a attiré plus de 150 000 candidatures à travers tout le continent africain dont seulement 5 Burundais. Inspirée par la philosophie économique de l’Africapitalisme de son Fondateur (Tony Elumelu) qui stipule que « le secteur privé africain a un rôle crucial à jouer dans le redressement de l’Afrique » et sa vision d’institutionnalisation de la chance et de démocratisation des opportunités pour les entrepreneurs africains, la TEF met en œuvre l’un des programmes d’entrepreneuriat le plus ambitieux au monde. « Le secteur privé doit être le moteur principal de la transformation économique de l’Afrique, mais ce secteur ne peut pas atteindre son plein potentiel si les entrepreneurs sont abandonnés à eux-mêmes. Nous implorons toutes les parties prenantes, décideurs, chefs d’entreprise et agences de développement à s’engager activement à créer un avenir meilleur pour nos jeunes africains ayant fait preuve de leur intelligence, compétences et passion, pour leur donner les moyens de réussir, car leur succès demeure le succès de l’Afrique », a déclaré son fondateur, Tony Elumelu. Pour lui, il est important de redonner à la société et faire preuve de philanthropie. « Il faut à la fois promouvoir coûte que coûte l’innovation et la création d’entreprises, et se rappeler qu’il n’y a pas de développement sans que les plus riches rendent à la collectivité une partie de ce qu’ils ont eu la chance de recevoir », dit-il.
Lancé en 2015, le Forum de l’entrepreneuriat est une initiative de la TEF et d’United Bank for Africa (UBA). Après avoir dirigé pendant 10 ans ce groupe bancaire présent dans plusieurs pays africains, aux Etats-Unis et en Europe, l’économiste Tony Elumelu âgé, actuellement, de 56 ans se consacre désormais à ce projet qui représente son engagement pour la transformation de l’Afrique à travers l’entrepreneuriat. La TEF, a, en date du 25 octobre 2018, accueilli, à Lagos, les présidents Uhuru Kenyatta du Kenya et Nana Akufo-Addo du Ghana lors des séances interactives dynamiques avec de jeunes entrepreneurs venus de tous les horizons de l’Afrique. Elle a, à ce jour, réaffirmé son engagement à soutenir l’ensemble de l’écosystème de l’entrepreneuriat des gouvernements, en vue de promouvoir l’accès aux fonds, aux environnements favorables pour les investissements et au réseautage. « Nos entrepreneurs illustrent l’engagement de la Fondation pour transformer l’économie africaine en misant sur l’intelligence, les compétences et la débrouillardise des africains. J’encourage tous les jeunes africains ambitieux à profiter de cette opportunité unique », a souligné Mme Parminder Vir, directrice de la TEF.
Même si ces opportunités sont à la portée de la jeunesse africaine, la plupart des jeunes burundais ne sont pas au courant. Ceux que l’ABP a rencontrés à l’occasion des marchés de Noël qui se sont déroulés à l’Ecole belge et à l’Office national du tourisme (ONT) affirment qu’ils n’ont aucune information concernant la Fondation Tony Elumelu (TEF). Pourtant l’appel à candidatures et le formulaire à remplir pour postuler dure presque deux mois sur le site internet de la Fondation, d’autres supports d’information étant notamment Facebook et Instagram.
Alida Mugisha, une entrepreneure propriétaire de l’entreprise « Alida Dolls » qui confectionne des poupées pour enfants mentionne que cela est dû au manque de culture de l’internet observée chez les burundais. Elle déplore, à cet effet, le comportement observé chez les jeunes qui consiste à considérer que l’internet se limite seulement sur Facebook et WhatsApp. Pourtant, ces jeunes passent la plupart du temps à faire des commentaires sur leurs profils et ceux de leurs amis, tout en s’envoyant également des texto inutiles, alors qu’il y a plein d’opportunités sur l’internet. Elle les appelle à s’ouvrir à l’internet, surtout qu’il y a des opportunités qui pourraient leur être utiles, vis-à-vis des besoins du moment.
Mlle Hervine Ishimwe propriétaire de l’entreprise « Fashion Ikidede », reconnait elle aussi, que l’internet regorge des opportunités qui passent inaperçues aux yeux de la jeunesse burundaise. Elle donne à titre illustratif les bourses d’études, les formations, les forums qui sillonnent sur l’internet, mais dont ils ne profitent pas du tout, à cause de l’ignorance.