BUJUMBURA, 24 sept (ABP) – L’institution de l’ombudsman, en collaboration avec l’Union des personnes handicapées du Burundi (UPHB), sous l’appui du PNUD, a organisé mardi le 24 septembre 2019, à l’hôtel Source du Nil, un atelier de réflexion sur la problématique des personnes handicapées au Burundi.
Dans son discours d’ouverture, l’ombudsman burundais, M. Edouard Nduwimana (photo de famille, au milieu), a d’abord remercié les représentants de l’UPHB pour leur plaidoyer en faveur des personnes handicapées. Il a en outre invité les participants à l’atelier à mettre en pratique l’objectif de cette réunion, qui est celui de réfléchir ensemble sur la problématique des personnes handicapées au Burundi, surtout en ce qui concerne l’accès aux soins de santé, l’éducation, la justice, l’emploi, l’économie familiale et autres.
L’insuffisance des données et des bases factuelles est un défi majeur pour arriver à assister ces personnes handicapées, a indiqué l’ombudsman burundais, expliquant que le récent recensement de 2008 a montré que le taux des personnes handicapées au Burundi était de 4,5%. Ces effectifs ont actuellement augmenté, a-t-il signalé, estimant que le taux dépasse même 15% suite aux moments difficiles comme la guerre que le Burundi a traversée, la malnutrition, les accidents de roulage ou de travail, les maladies chroniques et autres.
Même si 75% de personnes handicapées sont des indigents qui sont assistés par leurs familles ou d’autres bienfaiteurs occasionnellement, cela n’est pas suffisant, a-t-il souligné, tout en saluant les efforts du gouvernement pour ce groupe de personnes.
Selon M. Nduwimana, son institution a un rôle à jouer pour aider cette catégorie sociale, notamment dans la sensibilisation des partenaires techniques et financiers pour assister à ce groupe de personnes.
Le professeur à l’Université du Burundi, M. Siméon Barumwete, qui a fait la présentation sur la problématique des personnes handicapées au Burundi, a insisté sur la mise en œuvre de la loi portant promotion des droits des personnes handicapées qui a été promulguée en 2004.
Il a aussi plaidé pour la mise en place des points focaux dans tous les ministères. Ils devraient ainsi intégrer la dimension handicap dans tous les politiques sectorielles pour qu’il y ait des ordonnances d’application de cette loi afin que les principes de cette loi soient traduits concrètement à travers les différentes politiques sectorielles, que ça soit au niveau de l’accessibilité, de la santé, de l’éducation, des transports, des infrastructures publiques et autres.
Concernant les statistiques des personnes handicapées qui ne sont pas encore disponibles, cet expert a invité le gouvernement du Burundi, à travers l’ISTEEBU et ses partenaires, à mener un recensement des personnes handicapées afin que les différentes politiques soient conduites tout en sachant quantifier le phénomène d’handicap.