MUYINGA, 28 mars (ABP) – Les eaux de pluie provenant des habitations menacent sérieusement l’environnement au centre urbain de Muyinga (nord-est du Burundi) et ses environs par le ravinement, constatent amèrement plusieurs sources.

Les eaux de pluie qui se collectent des toits des maisons familiales et des infrastructures tant publiques que privées déversées en pleines rues provoquent des dégâts énormes aussi bien en amont qu’en aval, regrettent quelques victimes interrogées. Ces eaux, qui devraient être gérées à l’intérieur des parcelles par l’aménagement des puisards, ont rendu les routes impraticables. “Dans le quartier comme Kibogoye, certains endroits sont devenus inaccessibles”, par manque de route, observe un résident dudit quartier. “La non viabilisation de ce site a donné naissance à des constructions qui n’ont respecté aucune norme de l’urbanisme”, a renchéri la même source.

Ainsi, des maisons et des clôtures sont menacées d’écroulement, peut-on constater. Les ravins, jadis inexistants, se forment aujourd’hui et s’agrandissent à une vitesse vertigineuse, déplore un administratif à la base audit quartier. Pour lui, la faute incombe à l’administration et au service de l’urbanisme qui ne contrôlent pas les normes urbanistiques. En aval du centre urbain, les terres cultivables ont été endommagées par des matériaux de divers ordres charriés par les eaux pluviales, témoignent avec amertume les agriculteurs rencontrés dans les champs.

“Nos terres sont dénaturées par l’érosion due à l’agrandissement sans cesse du centre urbain de Muyinga dans l’irrespect total des normes”, ajoute un autre propriétaire, rappelant la bonne récolte sur sa portion de terre avant ce phénomène. Les terres dans les marais sont également inexploitables à cause des dépôts solides charriés depuis l’amont. La plateforme provinciale de prévention et de gestion des risques de catastrophes a déjà lancé l’alerte pour éveiller la conscience de l’administration et des résidents du centre urbain de Muyinga.

“Si rien n’est fait dans l’immédiat, les dégâts seraient incalculables”, déplorent plusieurs sources interrogées. L’administrateur de la commune Muyinga, M. Philippe Nkeramihigo, a tenté, en janvier dernier, une solution pour limiter les dégâts. Il avait imposé l’obligation à tous les propriétaires des maisons sises au centre urbain de creuser des puisards pour ceux qui n’en avaient pas afin de gérer dans leurs parcelles les eaux de pluie qui coulent des toitures de leurs maisons. Le deadline était fixé au 31 janvier 2018, précisait à cette période un communiqué lu dans les églises et mosquées. Selon le même communiqué, ceux qui allaient se dérober à cette mesure étaient passibles d’une amende. Malheureusement, cet appel n’a pas été accompagné d’aucune mesure de contrôle. La situation est restée la même, et les puisards pour maîtriser ces eaux mal gérées n’ont pas été creusés, regrette-t-on.

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