BUJUMBURA, 4 juin (ABP) – Le président de l’Assemblée nationale, M. Pascal Nyabenda (photo), a ouvert solennellement ce lundi à l’hémicycle de Kigobe, la session parlementaire ordinaire de juin 2018, une session qui commence au moment où le peuple burundais vient d’adopter par voie référendaire le projet de nouvelle constitution, a-t-on constaté sur place. Dans son discours, il a indiqué qu’une fois la nouvelle Constitution promulguée, le calendrier des sessions parlementaires sera modifié. Alors que les trois sessions parlementaires débutaient respectivement les premiers jours ouvrables de février, juin et octobre, la nouvelle constitution prévoit en son article 179 que l’ouverture des sessions parlementaires a lieu les premiers jours ouvrables des mois d’août, décembre et avril.
Nyabenda a précisé qu’en cas de promulgation de la nouvelle constitution au courant du mois de juin, l’Assemblée nationale va continuer à travailler parce qu’elle va directement basculer de l’ancienne Constitution à la nouvelle Constitution jusque fin juin. Durant ces quelques jours du mois de juin, a-t-il dit, l’Assemblée nationale compte réaliser deux grandes activités, à savoir adopter son nouveau règlement d’ordre intérieur conforme à la nouvelle Constitution et analyser les amendements de la loi budgétaire 2018 pour l’adapter à la nouvelle Constitution, en ce qui concerne sa conformité au traité de l’East african community (EAC).
En ce qui concerne les réalisations à l’actif de l’Assemblée nationale sur le plan législatif, M. Nyabenda a indiqué que le parlement a organisé avec succès la 72ème session du comité exécutif de l’Union parlementaire africaine (UPA) en dates du 22 au 23 mai 2018. L’assemblée nationale a saisi cette opportunité pour saluer l’appel lancé par l’UPA à l’Union européenne pour que les sanctions économiques et financières imposées au Burundi soient levées et que les relations avec le Burundi soient normalisées.
Le Sénat burundais a ouvert aussi ce lundi les travaux de la session ordinaire de juin 2018, a-t-on constaté à son siège de Bujumbura. La première vice-présidente de cette institution, Mme Spès Caritas Njebarikanuye a souligné à
cette occasion que le gouvernement a déjà transmis 11 projets de loi. Il s’agit entre autres du projet de loi relative à la stabulation permanente et l’interdiction de la divagation des animaux domestiques et de basse-cour, le projet de loi portant création et délimitation de la commune Buhayira et délimitation de la commune Murwi en province Cibitoke (nord-ouest), celui portant adhésion par la République du Burundi à la Convention de 1954 relative au statut des apatrides, celui portant adhésion par la République du Burundi à la Convention de 1961 relative à la réduction des cas d’apatridie. Relativement à la santé, il est prévu le projet de loi portant code de l’offre des soins et services de santé et le projet de loi portant réglementation du médicament, de l’exercice de la pharmacie, de la profession de l’opticien et de l’art des tradipraticiens.
Mme Njebarikanuye a souligné que pendant les vacances parlementaires, les sénateurs ont constaté sur terrain que, dans pas mal d’endroits, les boisements domaniaux ont été sérieusement détruits. Elle a lancé un appel au gouvernement pour qu’il prévoie, à partir de ce mois de juin, un budget pour la production des pépinières d’arbres, avant d’interpeller la population pour qu’elle participe au programme de reboisement des bassins versants et des rives, surtout pour les rivières traversant la ville de Bujumbura. A cela devra s’ajouter le traçage des courbes de niveaux pour lutter contre l’érosion et garder la fertilité du sol.
Le Sénat burundais, a-t-elle affirmé, a mis sur son agenda, le programme de sensibilisation de la population sur l’auto développement, la planification familiale, la lutte contre les violences faites aux jeunes filles comme le viol et le mariage forcé et la lutte contre la polygamie.