BUJUMBURA, 12 sept (ABP) – La Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNDH), a réagi lundi le 11 septembre 2018, à travers une déclaration sur le rapport A/HCR39/63 de la Commission d’enquête sur le Burundi publié à Genève le 5 septembre 2018 qui mentionne que de graves violations des droits de l’homme, dont certaines sont constitutives de crimes contre l’humanité, ont continué à être commises au Burundi en 2017 et 2018.
Jean Baptiste Baribonekeza, président de la CNIDH indique que la Commission d’enquête n’a pas effectué des enquêtes de terrain, afin de vérifier d’elle-même, et se rendre à l’évidence des violations graves et atteintes alléguées. Il indique en outre que les 900 témoignages avancés par la commission ne sont ni identifiés ni localisés géographiquement, ce qui, selon lui, suscite des interrogations sur la véracité des informations et la crédibilité des sources. De même, a-t-il ajouté, le nombre de réfugiés avancé par cette commission ne tient pas compte du mouvement progressif du rapatriement volontaire ayant déjà enregistré plus de 120.000 rapatriés depuis 2017.
Il a également fait savoir que la CNIDH regrette un rapport erroné, tendancieux et anachronique dont les fausses informations, exagérations et interprétations partiales semblent viser à creuser de force des clivages parmi les Burundais, compromettre les avancées déjà réalisées, détourner l’attention des autorités et du peuple burundais des vraies questions du moment et proposer des recettes complètement inadéquates au regard des besoins réels en matière des droits de l’homme.
Ce rapport, a-t-il ajouté, constitue un grand recul au regard des progrès réalisés depuis 2015. Il risque, a-t-il poursuivi, à la limite, de porter un message d’incitation à la crispation des positions et à la radicalisation. M. Baribonekeza indique que la CNIDH trouve outrageant pour le peuple burundais qui a le droit de se choisir ses leaders, le fait pour la commission d’enquête de qualifier injustement de « discours de haine », les discours officiels du chef de l’Etat, prononcés notamment dans le cadre du maintien de la discipline au sein de sa formation politique, en raison des soucis linguistiques et de la confiance accordée à des traducteurs et interprètes partiaux.
M. Baribonekeza demande, ainsi, à cette Commission d’enquête de partager officiellement les mots précis dans les discours du chef de l’Etat qui constituent « un discours de haine ». Selon toujours M. Baribonekeza, la CNIDH s’indigne des accusations généralisées et globalisantes formulées contre la Ligue des jeunes Imbonerakure dans son ensemble, concernant des allégations de violations qui auraient été commises par ce groupe, notamment dans le cadre du référendum du 17 mai 2018. Il a en outre fait remarquer que la Commission d’enquête s’emble être déconnectée des réalités du Burundi et fournit des recommandations erronées même sur des questions déjà résolues comme l’établissement d’un mécanisme national d’élaboration des rapports et de suivi qui est déjà opérationnel depuis 2015.