BUJUMBURA, 12 sept (ABP) – Les sénateurs burundais ont adopté ce mercredi à l’unanimité le projet de loi relatif à la stabulation permanente et l’interdiction de la divagation des animaux domestiques et de la basse-cour au Burundi. 39 sénateurs dont 34 présents et cinq procurations ont tous voté pour ce projet de loi.
Un délai de grâce de trois ans est accordé pour se conformer à la loi à partir de sa promulgation. Pendant cette période, les éleveurs qui ne font pas déjà la stabulation vont planter les cultures fourragères, faire croiser leurs animaux aux races améliorées et vendre les animaux moins productifs, selon le ministre en charge de l’agri-élevage et de l’environnement, M. Déo Guide Rurema (photo : débout à droite).
Il a fait remarquer que l’élevage contribue à 29% au PIB (Produit intérieur brut) tandis que l’agriculture apporte 45% du PIB. La politique du gouvernement d’intensification de l’agriculture et de l’élevage vise notamment l’augmentation des productions animales et la préservation de l’environnement, surtout que le monde est confronté aux phénomènes de changements climatiques. Il est urgent que les éleveurs traditionnels soient convertis en éleveurs modernes, a ajouté le ministre Rurema, qui expliquait le bien-fondé de la stabulation permanente.
Le gouvernement s’engage à veiller à ce qu’il y ait assez de semences fourragères tant de graminées que de légumineuses, à ce que des unités de fabrication d’aliments du bétail soient répandues dans différentes régions et que la commercialisation des produits d’élevage soit assurée.
Rurema a rappelé que depuis les années 2000, le gouvernement fait des efforts de repeuplement du cheptel et distribue des animaux à haute valeur de production aux ménages pauvres. Parmi les conditions à remplir et à respecter par les acquéreurs, figure la conduite de l’élevage en stabulation permanente. Et une bonne partie des agri-éleveurs pratique déjà la stabulation au moment où d’autres personnes laissent leur bétail divaguer sur les collines.
La divagation des animaux domestiques est à l’origine de la propagation des maladies dont le traitement coûte cher à l’Etat, a poursuivi M. Rurema devant les sénateurs. Cette pratique est également à l’origine des conflits entre les agriculteurs et les éleveurs, quand le bétail abime des champs de culture. La divagation des animaux détruit aussi, petit à petit, l’environnement, sans oublier une perte du fumier dans les pâturages.
Pour le président du Sénat, M. Révérien Ndikuriyo, cette loi vient à point nommé. Ce n’est pas normal que les éleveurs fassent brouter leurs vaches ou autres animaux domestiques dans les propriétés des autres personnes ou dans la rue. Ils devraient les faire brouter dans leurs propres propriétés.
Avec la stabulation permanente, les éleveurs ne vont plus faire un élevage de prestige. Ils vont garder des animaux dont ils sont capables de nourrir et très productifs. Cela va augmenter la production en lait, en viande et en engrais bio et la population sera bien nourrie, a souligné M. Ndikuriyo.