BUJUMBURA, 7 nov (ABP) – Le ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, a organisé une conférence de presse ce mercredi le 6 novembre 2019 pour clarifier l’état des lieux du paludisme au Burundi.
Le porte-parole de ce ministère, M. Jean Bosco Girukwishaka (photo), qui a animé cette conférence a indiqué que le Burundi n’a pas connu une épidémie du paludisme pour l’année 2018 et que pour le moment, cette maladie est en train de disparaître dans les milieux qui avaient soufferts.
Il a indiqué que pour déclarer une épidémie, il y a des critères qui doivent être analysées et sont notifiés par l’Organisation mondiale de la santé. Il a souligné que l’année 2019 a connu une augmentation des cas d’incidence du paludisme par rapport à 2018 pour deux raisons principales.
La première est que la dernière campagne de distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MIILDA) date de juillet 2017. Il s’en est suivi que l’année suivante, il y avait sensiblement baisse des cas de paludisme puisque la population était protégée contre les moustiques.
La deuxième raison est qu’au cours de 2019, il y a eu des changements climatiques qui ont fait que pour certaines périodes, on observait une pluviosité importante suivi par une haute température, ce qui créait des conditions favorables pour la multiplication de ces moustiques et par conséquent une augmentation de cas de transmission de paludisme. On a observé que vers la fin de 2018, pour le mois de novembre, on avait 521.886 cas de paludisme et 649.182 cas pour décembre.
Au cours des 4 premiers mois de 2019, les chiffres oscillaient autour de 600.000 cas mais avec les mois de mai et juin, les chiffres ont sensiblement monté passant de 600.000 à 900.000. Cela est dû au fait que des mesures ont été prises par le ministère notamment la mise en place des cliniques mobiles qui consistent à approcher les soins à la population. En plus des centres de santé, le ministère a recruté des prestataires des soins au niveau des collines dans les districts sanitaires qui étaient les plus touchés par le paludisme. Pendant cette période, le ministère a constaté qu’il y avait une population qui ne se rendait pas dans les structures de soins pour se faire dépister ou se soigner mais qui s’est manifestée suite à cette approche.
Les chiffres ont alors baissé à partir de juillet, passant de 900.000 à 805.126 cas et au mois d’août à 524.987 cas d’incidence de paludisme, en septembre à 491.300 cas et en octobre, les chiffres provisoires sont en dessous de 100.000 cas.
Girukwishaka a dit qu’il y a lieu de dire que la situation est maitrisée suite à ces mesures mises en place. Il a signalé que dans le but de la prévention, il y a des mesures que le ministère a déjà prises.
Compte tenu des chiffres donnés par l’IGEEBU qui montrent qu’ il y aura une forte pluviosité pour les mois de novembre et décembre, et par conséquent une montée des cas du paludisme, le gouvernement a prévu des frais pour rendre disponible les cliniques mobiles en cas de flambée probable des cas du paludisme pour 28 districts sanitaires qui sont les plus pourvoyeurs de cas.
L’autre mesure prise est la pulvérisation intra-domiciliaire. A part celle qui a été réalisée au niveau des 5 districts qui sont Buye, Kiremba, Gashoho, Muyinga et Kinyinya en avril lorsqu’il y avait de flambée de cas, il y a une deuxième phase de pulvérisation qui est en cours dans 4 districts qui sont Buye, Kiremba, Gashoho et Muyinga.
Le ministère a aussi pris la mesure de rapprocher la campagne de distribution des MIILDA qui étaient prévue pour avril 2020 et va la faire en décembre 2019 dans le but de protéger la population contre ces moustiques et réduire la prévalence de la maladie.