BUJUMBURA/CIBITOKE/RUTANA/RUMONGE/RUYIGI, 6 fév (ABP) – Les cérémonies marquant la commémoration du 28ème anniversaire de l’adoption de la charte de l’unité nationale ont eu lieu mardi le 5 février 2019 au niveau de toutes les provinces, a constaté l’ABP sur place.
En province Bujumbura (ouest du Burundi), les cérémonies du jour, qui ont été rehaussées par la présence du deuxième vice-président de la République, M. Joseph Butore (photo : dépôt d’une gerbe de fleurs), ont eu lieu en commune Mutambu, a-t-on constaté sur place.
Dans son mot d’accueil, le gouverneur de Bujumbura, Mme Nadine Gacuti, a indiqué que la sécurité est bonne, quoique des cas de vol soient souvent rapportés. La célébration du 28ème anniversaire de la charte de l’unité nationale a eu lieu au lendemain de la destitution du bureau communal de Mutimbuzi (l’administrateur, le président du conseil et son adjoint) par le ministre de l’Intérieur, de la Formation patriotique et du Développement local, a fait savoir Mme Gacuti. Elle a sollicité des séances de moralisation par le président de la République car, a-t-elle signalé, les gens de cette province se font des crocs en jambes à la veille des élections. Elle a appelé la population de Bujumbura, surtout les politiciens, à ne pas s’entre-déchirer, et à la population de Mutambu de sauvegarder l’unité nationale.
Dans son discours de circonstance, le deuxième vice-président de la République a indiqué qu’il était porteur du message à la nation du président de la République et qu’il va le lire intégralement. Il a précisé que l’unité des Burundais ne remonte pas à 1991, mais qu’elle a toujours existé au Burundi et caractérisée par l’entente et la solidarité de nos aïeux. L’adoption de la charte de l’unité nationale le 5 février 1991 a été un tournant historique, a dit M. Butore, qui a émis le souhait que cette unité soit une réalité dans la société, à l’école et sur les voies publiques. Il a terminé son discours sur une promesse qu’il va transmettre au président de la République la demande formulée par le gouverneur de province en ce qui est des séances de moralisation.
En province Cibitoke (nord-ouest du Burundi), les festivités se sont déroulées au chef-lieu de la province Cibitoke, en commune Rugombo, avec une participation massive de la population. Les cérémonies marquant cette journée ont débuté par une messe d’action de grâce qui a été célébrée à la paroisse Christ Roi. Le prêtre, qui s’est inspiré de l’évangile selon Marc, a insisté sur quatre valeurs, à savoir la vérité, la justice, l’amour et le pardon qui, a-t-il souligné, sont le fondement de la paix et l’unité des Burundais.
Après la messe, les participants ont effectué une marche-procession jusqu’au monument de l’unité où, après le dépôt des gerbes de fleurs, ils ont suivi le discours du jour.
Le gouverneur de Cibitoke, Me Joseph Iteriteka a, avant de lire en intégralité le message du gouvernement, salué la présence des députés et la participation massive à la fête. Cela témoigne combien sa population est caractérisée par l’unité, l’amour et la solidarité, a-t-il déclaré. Il a remercié Dieu qui sauvegarde ses habitants dans l’unité et la bonne cohabitation, sans distinction aucune. Le gouverneur Iteriteka a souligné que l’unité des Burundais se remarque dans les projets de développement et dans les travaux communautaires.
A une année des élections de 2020, le gouverneur de Cibitoke a encouragé sa population à continuer la contribution aux élections et à faire correspondre les paroles de l’unité aux activités quotidiennes, dans leur milieu de vie.
Quant à l’administrateur communal de Rugombo, Mme Béatrice Kaderi, elle a interpellé les habitants de Cibitoke à poser des gestes de solidarité dans les prochains jours en faveur des producteurs agricoles de certaines localités de sa commune dont les champs de maïs et haricot ont été anéantis par l’absence de pluie.
En province Rutana (sud-est du Burundi), les cérémonies du jour ont débuté par une messe célébrée en la cathédrale Saint Joseph au cours de laquelle le curé de la paroisse, l’abbé Gilbert Burihabwa a, dans son homélie, indiqué que l’injustice est l’une des menaces de l’unité. Personne ne peut dire que l’unité règne tant qu’il y a encore des Burundais qui ont abandonné les leurs et leurs biens et ont fui le pays, craignant pour leur sécurité, a-t-il estimé. Il a lancé un appel à tout le monde présent à vivre et faire régner l’unité partout, cette unité que Jésus a toujours voulue entre les hommes et les peuples.
Après la messe, les participants se sont dirigés vers Birongozi où est érigé le monument de l’unité. Avant le dépôt des gerbes de fleurs par le gouverneur de la province, entouré par son conseiller principal et l’administrateur de la commune Rutana ; les partis politiques CNDD-FDD et UPRONA ; les participants ont d’abord chanté l’hymne nationale et celle de la communauté est-africaine.
Le gouverneur de province a par après lu en intégralité le message à la nation présenté par le chef de l’Etat à l’occasion de cette journée.
Les élèves étaient plus nombreux que les autres participants, fonctionnaires ou agriculteurs et artisans, par peur de perdre des points en éducation, comme certains l’ont révélé à l’ABP.
En province Rumonge (sud-ouest du Burundi), les cérémonies ont débuté par une messe en la paroisse catholique de Rumonge où le curé de la paroisse, l’abbé Jean Marie Vianney Niyomwungere, a fait savoir que malgré la signature de la charte de l’unité nationale, certains signes montrent que son application n’a pas été effective. Cette célébration devrait pousser la population à une prise de conscience pour un changement de comportement vers un développement du pays, a déclaré l’abbé Niyomwungere.
Les festivités se sont poursuivies par le dépôt des gerbes de fleurs qui a été fait à la place où a été érigé le monument de l’unité nationale par le ministre en charge de la Bonne gouvernance et de la décentralisation, qui est le parrain de la province, M. Jean Bosco Hitimana, et le gouverneur de la province Rumonge, M. Juvénal Bigirimana, l’administrateur communal de Rumonge et les représentants des partis politiques agréés œuvrant en province Rumonge.
Le discours de circonstance a été prononcé par le ministre Hitimana qui est revenu sur les conditions de la signature de la charte de l’unité nationale. Rappelant que c’est une occasion de songer à ceux qui ont ratifié et signé cette charte, il a appelé la population à mettre en application les valeurs qu’elle véhicule.
En province Ruyigi (est du Burundi), les cérémonies se sont déroulées au chef-lieu de la province et ont été rehaussées par la présence du ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Ir Déo-Guide Rurema qui a représenté le gouvernement.
Les activités liées à cette célébration ont commencé par une messe à la cathédrale des martyres d’Ouganda à Ruyigi, à laquelle participaient les autorités administratives de la province dirigées par le gouverneur Elie Bashingwa, en plus de la délégation venue du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, la population du chef-lieu de la province, ainsi que les élèves des différents établissements scolaires de la localité.
Au cours son homélie, le curé de la paroisse de Ruyigi, l’abbé Eugène Nsanzerugeze, est revenu sur un passage biblique du deuxième chapitre de l’épitre aux Philipiens, verset deux à cinq, où l’apôtre Paul demande aux chrétiens d’éviter l’orgueil et d’avoir un cœur humble, d’être charitable et garder le respect. L’abbé Nsanzerugeze a souligné qu’il est très important d’observer ces conseils donnés par l’apôtre Paul afin de renforcer et pérenniser l’unité nationale et léguer aux futures générations une nation paisible.
La population qui prenait part à cette messe s’est par la suite dirigée vers le monument de l’unité nationale situé devant le cabinet du gouverneur de province pour la suite des cérémonies. Sur la place dudit monument, les activités ont débuté par une prière œcuménique dans laquelle le représentant de l’Eglise pentecôtiste a fait référence au passage de l’ancien testament qui se trouve dans le livre de la Genèse, chapitre 45, les versets 5, 12, 24 et 26. Ce passage montre l’exemple d’un israélite du nom de Joseph qui a été vendu comme esclave par ses frères et déporté vers l’Egypte. Après sa déportation, une famine terrible s’en est suivie. Grâce à une intelligence inspirée par Dieu, Joseph est passé du statut d’esclave à celui de premier ministre. Ses frères qui l’avaient vendu sont venus chercher de la nourriture en Egypte. Ce qui est très important à souligner, c’est que Joseph les a reconnus après plusieurs années mais ne leur a fait aucun mal. Au lieu de se venger de sa déportation, il leur a plutôt donné à manger et leur a demandé de revenir avec le benjamin de leur famille qui n’était pas présent lors de leur premier voyage. Tous ses frères reviendront et vivront désormais avec lui en Egypte et rentreront chez eux après 400 ans. Ce représentant de l’Eglise pentecôte a ainsi souligné que le pardon comme celui de Joseph est très important pour arriver à l’unité effective dans tous les secteurs de la nation.
Le représentant de la Communauté islamique dans la province a également conseillé tous les Burundais d’éviter toute exclusion et discrimination que ce soit afin de faire de l’unité nationale une réalité.
Cette prière a été suivie par le dépôt des gerbes de fleurs par le ministre Rurema en compagnie du gouverneur Bashingwa, ainsi que les représentants des corps de sécurité et de défense nationale. Trois partis politiques, à savoir le CNDD-FDD, l’UPRONA et le FNL ont déposé des gerbes de fleurs.
Avant de clôturer les activités de la journée, toutes les personnes qui étaient sur les lieux se sont tenu la main pour chanter l’hymne de l’unité nationale. Les activités de cette journée ont été clôturées par l’hymne nationale.