BUJUMBURA, 9 avr (ABP) – Les organisations de la société civile « PISC-Burundi » et « CAPES+ » ont déploré que la plainte déposée par le Burundi contre la chaîne de télévision France 3 en rapport avec un film mensonger diffusé le 13 janvier 2016 n’ait pas eu gain de cause devant le tribunal correctionnel de Paris qui s’est prononcé le 5 avril dernier.
Dans un point de presse animé conjointement par les représentants légaux des deux associations, Me Jean Marie Nduwimana (photo : à droite) et M. Hamza Venant Burikukiye (photo : à gauche) ont regretté que ce tribunal ait pris cette décision alors qu’au cours du procès, certains accusés dont Me Bernard Maingain et l’écrivain David Gakunzi avaient reconnu leur culpabilité.
Les mêmes sources ont souligné que le film visait à ternir l’image des institutions démocratiques au Burundi, du parti au pouvoir et des jeunes imbonerakure issus de ce parti.
Ces organisations ont, en outre, reproché au groupe de partenaires techniques et financiers (PTF) de l’Union européenne d’avoir condamné injustement la décision du Conseil national de la Communication (CNC) du Burundi en rapport avec la mesure de retirer la licence d’exploitation à la radio britannique BBC et la prolongation des sanctions prises à l’endroit de la radio « Voix d’Amérique ». Cette dernière n’a pas coopéré dans le but de résoudre le différend, selon M. Burikukiye. Ces PTF sont accusés d’avoir agi sur des émotions ou de plaider en faveur d’une autre cause non avouée. CAPES+ et PISC-Burundi demandent à ce groupe de PTF d’approcher la BBC et la VOA pour les amener à s’excuser, à coopérer et à réaffirmer leur engagement au respect des lois et de la déontologie professionnelle et journalistiques.
D’après ces deux organisations de la société civile, le gouvernement burundais ne fait pas de restrictions à la liberté des médias, d’autant plus qu’il y a plus de 20 médiums privés fonctionnels. Les deux organisations estiment par ailleurs qu’il y a risque de taxer ces PTF de complices dans la mesure où l’Union européenne a sanctionné injustement le Burundi et les hautes personnalités du Burundi malgré de multiples appels de l’Union africaine et d’autres partenaires amis du Burundi de lever ces sanctions.
Les deux organisations dénoncent en outre une fièvre électorale au sein des politiciens à la veille des échéances électorales de 2020, de pratiques et tactiques mal intentionnées de la part des partenaires nationaux et étrangers qui pourraient entraver le processus démocratique au Burundi et, par conséquent, perturber la paix et la sécurité. Elles appellent les Burundais patriotes épris d’esprit pacifique, de réconciliation nationale et de renforcement d’un Etat de droit à prévenir toute éventualité de manœuvre destructive.