BUJUMBURA, 9 avr (ABP) – Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Déo Guide Rurema (photo), a fait ce mardi 9 avril 2019 un point de presse au cours duquel il a présenté le planning des activités de protection de l’environnement tous les jeudis durant la période d’avril à juin. Ces activités concernent notamment le dessouchage des arbres absorbant beaucoup d’eau dans les sources, les marais et les bas-fonds, et le traçage des fossés antiérosifs.
Il s’agit de la mise en œuvre de l’ordonnance ministérielle fixant la journée dédiée à l’environnement et de celle portant interdiction de plantation des essences forestières absorbant beaucoup d’eau dans les périmètres de protection des sources d’eau dans les marais et dans les bas-fonds.
En effet, il est prévu le traçage des fossés antiérosifs, le dessouchage des arbres absorbant beaucoup d’eau ainsi que l’entretien des plants mis en place dans différentes communes, ce qui se fera mois par mois à partir d’avril. En Mairie de Bujumbura, les travaux se concentreront sur la protection des lits des rivières, la zone tampon du lac Tanganyika ainsi que l’assainissement de la ville de Bujumbura.
Cette activité a l’objectif de résoudre le problème de dégradation de l’environnement causée principalement par la déforestation ; les constructions anarchiques ; la plantation des arbres absorbant beaucoup d’eau dans les sources, les marais et les zones humides ; ainsi que les activités agro-pastorales non conformes à la réglementation en vigueur.
Par conséquent, on observe la perturbation climatique caractérisée par l’irrégularité des pluies, l’érosion, les inondations et la sécheresse prolongée provoquant le tarissement des sources d’eau et la diminution du niveau de l’eau des lacs et des rivières. Ainsi, sur le total de 24 787 sources d’eau, 2508 ont déjà tari, soit 10,1% et 4418 sont en cours de tarissement, soit 17,8%. Si rien n’est fait, elles risquent de tarir définitivement. Or, le Burundi utilise des sources hydrauliques internes et alimente d’autres pays alors qu’il ne dispose pas de cours d’eau provenant de l’extérieur.
Le gouvernement ayant mis en avant la protection de l’environnement, le ministre Rurema invite les techniciens du ministère concerné, notamment les agronomes et les moniteurs collinaires, à vaquer à leurs activités et à transmettre régulièrement les rapports hebdomadaires, mensuels et trimestriels. L’évaluation des réalisations se fera tous les trois mois, a noté le ministre Rurema. Les cadres du ministère en charge de l’environnement, l’administration et la population en général sont invités à participer à cette tâche tous les jeudis conformément au programme établi, a-t-il renchéri.
Le ministre Rurema a saisi cette occasion pour annoncer que les boisements domaniaux ne seront plus vendus mais seront utilisés dans la construction des œuvres sociales comme les ponts et les écoles. Concernant le dessouchage des arbres qui absorbent beaucoup d’eau, il a souligné que près des marais, l’on va le faire jusqu’à 15 mètres. Petit à petit, les arbres dessouchés seront remplacés par des essences qui n’absorbent pas beaucoup d’eau. Il a par ailleurs précisé que dans les provinces où les problèmes liés à la dégradation de l’environnement se sont déjà annoncés, la population a accueilli positivement cette politique. C’est le cas des provinces Cibitoke, Kayanza, Cankuzo, Bubanza et Rutana où beaucoup de sources d’eau ont tari.