BUJUMBURA, 3 déc (ABP) – L’archidiocèse de Bujumbura, à travers son Centre diocésain de communication (CEDICOM), a organisé dimanche le 2 décembre 2018, à la cathédrale Regina Mundi de Bujumbura, la 1ère conférence générale des journalistes catholiques (photo) en vue de lancer une pastorale en faveur des chrétiens œuvrant dans le domaine des médias.
Selon l’abbé Dieudonné Niyibizi, directeur du CEDICOM, les professionnels des médias chrétiens ont droit de recevoir de l’église l’appui moral qui convient à une fonction aussi délicate. L’église a le devoir d’assurer la formation des chrétiens chargés de la communication, d’élaborer et de proposer des programmes pastoraux qui répondent précisément aux conditions particulières de travail et aux défis éthiques auxquels sont confrontés les professionnels de la communication. L’église se donne comme tâche primordiale de donner aux laïcs une préparation technique doctrinale et morale appropriée.
Le but visé est de se rencontrer, se ressourcer spirituellement, promouvoir l’éthique et la déontologie des journalistes, promouvoir les valeurs chrétiennes de l’amour du prochain, de la paix, de la justice, de l’unité, de la fraternité, du pardon et de la réconciliation à travers leurs prestations. C’est aussi de promouvoir un usage professionnel et responsable des moyens de communication sociale, promouvoir et défendre à travers les médias le droit à l’information, à la liberté d’expression, à la liberté de la presse, aux libertés fondamentales de l’homme, à la dignité et aux valeurs humaines.
Les journalistes, techniciens de l’information, pigistes, bénévoles, stagiaires, imprimeurs, et libraires qui ont participé à la conférence ont approuvé le projet du CEDICOM de mettre en place un cadre permanent de rencontres, d’échanges, de formations et d’informations. Ils se sont convenus de se rencontrer une fois par trimestre.
L’abbé Jérémie Bukene, chargé de l’apostolat des laïcs, a demandé aux journalistes catholiques d’être compétents, formés et de se mettre à jour. Les laïcs œuvrant dans les médias sont dans un monde complexe qui demande un professionnalisme de qualité et beaucoup de valeurs humaines et chrétiennes.
Dans la vie d’un chrétien, il y a quatre vertus cardinales, à savoir la justice, la sagesse, la tempérance et la force sans lesquelles on ne peut pas vivre une vie authentiquement humaine. Les laïcs en mission doivent être préparés au niveau de la doctrine. Il faut que les chrétiens catholiques professionnels des médias se forment une conscience éclairée sur toutes les questions qui sont discutées et les positions claires de l’église. Les médias sont appelés à suivre les directives de l’église pour qu’ils ne fassent pas subir au genre humain des dommages parfois irréparables. Les professionnels des médias éclairés, tel le sel et la lumière du monde, pourront donner la saveur aux relations des hommes et éclaireront le monde. « Etre engagé comme journaliste catholique dans les médias, c’est être en mission comme partout où le chrétien se trouve », a-t-on précisé.
La gloire de Dieu c’est l’homme en vie, l’homme débout, l’homme heureux. Les médias sont des collaborateurs pour le bonheur de l’homme et doivent concourir au bonheur des autres et à l’édification de la société. Les journalistes sont tenus à vérifier l’information pour s’assurer de la vérité de leurs propos tout en gardant à l’esprit que le principe de la vérité oblige des fois le silence et le respect de la personne humaine, a dit l’abbé Bukene.
Le secrétaire exécutif du Conseil national de la communication (CNC) a salué l’initiative de l’archidiocèse de Bujumbura. Plus la foi est forte, plus les prestations professionnelles seront teintées de valeurs chrétiennes comme la justice, la vérité, la solidarité et la liberté. Il a invité tous les journalistes chrétiens à participer aux différentes activités qui seront désormais organisées par le CEDICOM. D’après lui, une aide de l’église permettra aux médias de redresser certaines imperfections. Le métier de journalistes se heurte à différents défis, tels que le déséquilibre de l’information, l’atteinte aux bonnes mœurs, l’information diffamatoire et tendancieuse, le décalage entre le titre et le contenu pour les journaux, l’absence de vérification rigoureuse des sources, le mensonge et l’atteinte à la confraternité. Il a plaidé pour l’aumônerie du secteur médiatique à l’exemple de l’aumônerie militaire, de la police, des prisons, des écoles, parce que la communication et l’information sont des ingrédients sans lesquels la vie des citoyens, des communautés et de tout le pays serait compromise car l’homme est fait pour communiquer.