BUJUMBURA, 23 jan (ABP) – Un préjudice de 22,9 milliards de FBu a été causé à l’Etat par la mauvaise gestion dans 24 entités administratives contrôlées par les services du ministère à la présidence chargé de la Bonne gouvernance pendant les six derniers mois, selon Mme Jeanne d’Arc Kagayo (photo), ministre en charge dudit ministère.
Mme Kagayo, qui présentait mardi le 22 janvier 2019 le bilan de son ministère pendant le 1er semestre de l’année 2018-2019, a indiqué que des enquêtes sur les cas présumés de corruption et des infractions connexes ont été menées et que 115 dossiers impliquant 220 personnes ont été transmis au parquet général près la Cour anti-corruption.
Sur un préjudice de 1,2 milliard de FBu en jeu dans 115 dossiers, 236,6 millions de FBu ont été récupérés par l’Etat.
Au cours des actions de dissuasion menées sur la voie routière, 216 contrôles ont été effectués et un
montant de 169 millions de FBu d’amendes a été évalué dont 58 millions de FBu ont été déjà recouvrés au profit du trésor public.
Au cours des actions menées contre la fraude par le ministère, différents produits entrés ou vendus illégalement sur le territoire burundais ont été saisis par la brigade anti-corruption et remis au service habilité, a fait savoir Mme Kagayo. Ce sont entre autres 3 329 kg d’engrais chimiques, 735 pagnes, 198 boîtes d’Artefan (un médicament non autorisé par le ministère en charge de la Santé publique) et des produits forestiers. Cela a permis de recouvrer 52 millions de FBu au profit du trésor public.
La ministre en charge de la Bonne gouvernance a recommandé de mettre en place une base de données complète et actualisée des matières taxables pour mieux maximiser les recettes communales. Les communes ont en outre été appelées à respecter le code des marchés publics, d’orienter une partie des recettes perçues dans les projets d’investissement et de respecter les principes de bonne gouvernance dans la gestion.
Dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des recommandations contenues dans les rapports produits les années antérieures par l’inspection générale de l’Etat, 12 rapports ont été produits et un montant évalué à 135,6 millions de FBu a été recouvré par les services habilités.
En vue de promouvoir la bonne gouvernance et de lutter contre la corruption en milieu scolaire, en collaboration avec le ministère en charge de l’Education, 38 clubs anti-corruption ont été créés et encadrés dans les lycées.
La ministre Kagayo a indiqué que toutes les actions prévues dans le plan d’action annuel pour le 1er semestre ont été réalisées sans problème et que les secteurs qui n’ont pas été contrôlés pour cette période seront inspectés pendant une autre période.
Des réunions et ateliers de sensibilisation sur la lutte contre la corruption ont été organisés, d’après Mme Kagayo, qui a ajouté que d’autres ateliers de sensibilisation ont été organisés sur le lien entre les violences basées sur le genre avec la corruption et les infractions connexes.
Par ailleurs, dans le cadre du suivi de l’état de la gouvernance au sein de l’administration publique, les communes Kigamba, Cankuzo, Kayanza, Muruta, Buhiga et Karusi ont été visitées. Il a été constaté qu’elles se heurtent à certains défis liés au manque de stratégies de collecte des recettes, au non-respect du code des marchés publics et des principes de bonne gouvernance. Or, cela se présente ainsi alors que la loi communale confère aux communes une autonomie financière, a précisé la ministre Kagayo.
En outre, dans le but de s’enquérir de l’impact du défi démographique sur le développement de l’éducation, Mme Kagayo a fait savoir que des descentes ont été effectuées dans 24 communes où 168 écoles fondamentales et post-fondamentales ont été visitées. Des défis liés aux effectifs très élevés d’écoliers dans les salles de classe, à l’insuffisance d’enseignants, de bancs pupitres et de manuels scolaires ont été constatés, a souligné Mme Kagayo. Une salle de classe peut compter jusqu’à 80 élèves, et quatre enfants partagent un banc pupitre et un livre alors que les spécialistes en matière de l’éducation estiment qu’un nombre adéquat pour l’apprentissage est de 25 élèves par classe. Ces conditions entraînent une détérioration du niveau de formation du fait que les élèves rencontrent des difficultés d’assimilation, selon la ministre Kagayo.