GITEGA, 24 oct (ABP) – Le Sénat burundais a approuvé le 23 octobre 2019, dans son hémicycle de Gitega (centre du pays), 43 candidatures des juges aux postes des hautes juridictions sur les 44 lui transmises par la Présidence de la République du Burundi. Il s’agit des juges à la cour suprême, au parquet général de la République, à la cour spéciale des terres et autres biens et à son parquet général, au ministère public et à la cour anti-corruption.
S’exprimant sur les critères ayant conduit à la nomination de ces personnalités, la ministre ayant la justice dans ses attributions, Mme Aimée Laurentine Kanyana (photo : à droite), a soulevé principalement l’expérience professionnelle, l’assiduité au travail, la compétence et le sens élevé de responsabilité. Cependant, les sénateurs ont éjecté, par le vote, la candidature de Mme Rose Nkorerimana, présidente de la cour d’appel de Ntahangwa, en mairie de Bujumbura.
A travers les débats, les sénateurs ont taxé celle-ci d’avoir manqué à ses responsabilités sur une affaire de viol d’une élève par son enseignant de la direction provinciale de Muramvya.
Les sénateurs ayant mené des enquêtes approfondies y relatives ont estimé scandaleux, le contenu de l’exposé des motifs du dénouement de l’affaire rendu par la cour d’appel de Ntahangwa, dont Mme Nkorerimana assure la présidence. Il est incompréhensible que la cour ait dit que « la victime, une mineure, soit accusée d’avoir entrainé son enseignant, son violeur, dans le concubinage » et qu’elle lui ait infligé des sanctions allant à l’emprisonnement. Normalement, ont-ils expliqué, la loi portant répression des violences basées sur le genre considère un élève comme un mineur, peu importe son âge.
Convaincus par les explications des sénateurs, le Sénat constitué de 39 membres a enfin de compte voté contre la candidature de Mme Nkorerimana par 35 voix contre, 3 voix pour et une abstention. Quant à l’enseignant violeur, le président du Sénat a donné une injonction à deux sénateurs de rédiger une correspondance à adresser au ministère ayant l’enseignement secondaire dans ses attributions, pour proposer son licenciement. Par ailleurs, le Sénat burundais a approuvé, à l’unanimité, un projet de loi portant réorganisation et promotion des activités d’éducation physique et sportive au Burundi.