KAYANZA, 10 oct (ABP) – Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage invite les intellectuels à investir dans le secteur agro-pastoral en considérant pas seulement l’aspect économique mais plutôt en tenant compte de l’aspect social et celui de la sécurité alimentaire. La population agro pastorale elle aussi est appelée à profiter de la saison sèche tout en irriguant leurs champs, a-t-on appris au cours d’une visite effectuée par le chef de l’État burundais dans le champ de pommes de terre du ministre en charge de l’agriculture, mardi le 9 octobre 2018.
Dans une interview accordée aux journalistes, le ministre en charge de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Déo Guide Rurema (photo), a indiqué qu’avec les connaissances acquises surtout celles relatives à la gestion des ressources naturelles, il lui a été facile de monter ce projet de pratiquer une agriculture non seulement dans les deux saisons habituelles mais aussi durant la saison sèche.
Il a signalé en outre que pendant longtemps, le métier d’agriculture était considéré comme un métier non rentable du fait qu’on considérait seulement l’aspect économique en ignorant l’aspect social et celui de la sécurité alimentaire.
Rurema a fait savoir qu’il a suivi l’appel et le modèle du président de la République qui invite tous les ministres à contribuer, dans leurs communes et provinces respectives, à inciter la population à aimer ce genre d’activités surtout que cette dernière est, dans ce cas, sous l’encadrement dans la vie quotidienne.
A cette occasion, le ministre en charge du secteur agricole a souligné qu’il est en train d’impulser une nouvelle dynamique de considérer la saison sèche comme une troisième saison culturale et non comme une saison de repos où la population était dans l’obligation de rester à la maison et fréquentait les cabarets ou les ligalas au lieu de s’atteler aux travaux de développement. M. Rurema a, à cette occasion, fait savoir que le ministère dont la responsabilité lui est confiée a jugé bon d’intégrer la saison sèche parmi les autres saisons culturales.
Contrairement aux autres saisons, la saison sèche est une saison où on cultive beaucoup plus dans les marais. En cette saison, la population bénéficie des avantages des rivières et de petits ruisseaux pour l’irrigation de leurs champs.
Le ministre Rurema a signalé que le grand défi qui s’observe est celui d’introduire les cultures contre-saisons à semer sur les collines pendant la saison sèche. De cette idée, a-t-il confié, il a décidé d’investir dans la nouvelle technologie appelée “irrigation goutte à goutte”, une technologie qui, selon lui, consiste à utiliser moins d’eau et chaque goutte compte pour faire grandir les cultures. Mis à part cette agriculture qu’il pratique sur cette colline de Myugariro, M. Rurema a associé à cette agriculture un élevage de vaches de race améliorée pour avoir de la fumure organique à utiliser dans son champ de pommes de terre de cinq hectares.
Il a profité de cette occasion pour appeler les intellectuels à investir dans les domaines efficaces comme l’agriculture et l’élevage, en ne tenant pas compte seulement du volet économique mais plutôt du volet social et de la sécurité alimentaire.
Cela, a-t-il poursuivi, permet d’avoir des avantages d’aménager la terre tout en luttant contre l’érosion et de bien garder l’eau des nappes phréatiques pour éviter que la terre fertile et les fertilisants puissent être acheminés dans les marais par l’érosion.
Tenant compte de la zone géographique à laquelle le Burundi appartient, le Rurema a indiqué que c’est un pays enclavé, d’où il a appelé la population agro-pastorale à pratiquer une agriculture intelligente tout en gérant l’eau et en approvisionnant les nappes phréatiques pour que les sources d’eau permettant toujours l’irrigation des cultures.
Il est à signaler que ce projet de champ irrigué pendant la saison sèche date de 2013 et que son coût est, selon M. Rurema, évalué entre 15 et 20 millions de nos francs.