BUJUMBURA, 14 août (ABP) – Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Déo-Guide Rurema (photo), a animé mardi le 13 août 2919, à Bujumbura, un point de presse sur l’état de la mise en œuvre du décret N° 100/099 portant interdiction de l’importation, de la fabrication, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets et d’autres emballages en plastique.
Selon M. Rurema, le problème du plastique est maintenant à l’agenda de presque tous les pays en général et au Burundi en particulier. Il a ajouté que le Burundi est le seul pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est qui souffre des effets néfastes des déchets en plastique car, selon lui, il n’a pas encore de politique claire en matière de gestion des plastiques.
Le ministre Rurema a indiqué qu’un délai de grâce de 18 mois a été accordé pour écouler les stocks et les commandes passées. Aujourd’hui, a-t-il fait savoir, à moins de six mois de l’expiration de ce délai de grâce, le constat est que les sachets sont toujours utilisés comme avant et sont observés en grande quantité sur les marchés. Il existe aussi des stocks énormes dans les dépôts des usines de fabrication des sachets. Même certains fabricants et importateurs disent qu’il reste des commandes non encore exécutées, a-t-il ajouté.
Se référant aux données de l’OBR (Office burundais des recettes), le ministre en charge de l’Environnement a déclaré que l’analyse des données statistiques sur les importations des sachets et sacs en plastique pendant la période de 11 mois d’avant la mise en place dudit décret et la période de 11 mois d’après sa mise en place montre que les importations après la mise en place du décret sont très importantes et donnent des résultats inquiétants. Selon lui, il y a, à titre indicatif, un des importateurs dont les importations des sacs et sachets en plastique sont passées de 700 colis avant le décret à 55 038 618 colis après le décret. Par rapport à la matière première, il a donné l’exemple d’un des importateurs dont les importations sont passées de 364 566 kg avant le décret à 997 382 kg après le décret.
Rurema a, à cet effet, expliqué que si les importations des sacs et sachets en plastique ainsi que les importations de la matière première continuent à cette allure, il sera difficile d’écouler les stocks avant l’expiration du délai de grâce. Or, a-t-il signifié, ce délai de grâce doit être respecté, et cela nécessite des mesures qui doivent être prises dans le respect de la loi, a-t-il martelé.
Il a ainsi profité de l’occasion pour porter à la connaissance du public qu’à partir du jeudi 22 août 2019, toutes les importations des sacs et sachets en polymère d’éthylène (non biodégradables) et de la matière première servant à fabriquer des derniers sont interdites, et toutes les autorisations déjà octroyées à cet effet seront annulées. Il a demandé à l’OBR et à la police de leur prêter mains fortes pour que ces mesures soient appliquées à la lettre.
Toutefois, a-t-il fait savoir, le ministère va procéder à la vérification de l’authenticité des autorisations qui ont été utilisées dans différentes importations. Il tranquillise la population de ne pas s’inquiéter des produits de substitution, précisant que ces derniers existent déjà même sur le marché. Le ministre Rurema a signalé que pour encourager les promoteurs des produits de substitution, une ordonnance ministérielle conjointe a été élaborée et va être bientôt mise en place pour définir les modalités d’encouragement.