BUJUMBURA, 18 oct (ABP) – Le Conseil des ministres s’est réuni mercredi le 16 octobre 2019 sous la présidence du chef de l’Etat, M. Pierre Nkurunziza (photo : en train de saluer les membres du gouvernement) avec neuf dossiers à l’ordre du jour dont une Note de présentation d’un projet de construction du marché moderne transfrontalier de Gatumba, selon un communiqué du secrétariat général du gouvernement.
Le projet de mise en place du marché moderne de Gatumba vient contribuer à la facilitation du commerce transfrontalier entre le Burundi et la République Démocratique du Congo par le fait qu’il renforcera les relations d’amitié et d’affaires entre les opérateurs économiques congolais et burundais.
Outre que ce marché aura un impact positif sur l’économie burundaise, il évitera aussi aux commerçants congolais des tracasseries diverses qu’ils croisent sur le chemin d’approvisionnement à partir des marchés de Bujumbura. Après échanges et débats, le Conseil a constaté que ce marché sera construit près de la Zone Economique Spéciale (Warubundo).
Il y a également un projet de construction d’un marché transfrontalier de Gatumba pour la facilitation du Commerce dans les Pays des Grands lacs qui sera appuyée par la Banque Mondiale. Une équipe a alors été mise en place pour analyser les implications de la coexistence, sans concurrence déloyale, de ces trois infrastructures commerciales au même endroit. Le projet sera ramené en Conseil des ministres dans un délai de deux semaines. Le Conseil a ensuite analysé la Stratégie Nationale de redynamisation de la filière coton-textile-habillement 2019-2027.
Selon le communiqué, au niveau national, le Plan National de Développement intègre dans ses objectifs stratégiques, l’augmentation de la production cotonnière. Le Burundi dispose d’un potentiel suffisant pour développer ce secteur car deux régions, la plaine de l’Imbo et celle du Moso se prêtent à la production cotonnière en plus d’autres régions dont les études sont en cours.
Cependant, selon le communiqué, la principale unité de production cotonnière en l’occurrence la Compagnie de Gérance du Coton (COGERCO) a connu des difficultés qui ont fait que la production passe de 8.813 tonnes en 1.993 à moins de 1.000 tonnes actuellement.
Le pays se doit alors redresser cette tendance en se dotant d’une filière cotonnière compétitive, produisant du coton, des produits et sous-produits dérivés de bonne qualité commercialisés sur le plan régional et international. A l’issus des échanges et débats, la Stratégie a été adoptée moyennant de légères corrections.
Le Conseil a aussi analysé le Projet de contrat de construction de l’Hôpital de la Police Nationale du Burundi. Le Conseil des ministres avait analysé ce dossier et l’avait retourné en désignant une équipe pour étudier tous ses contours. Après analyse des conclusions et la suite réservée aux recommandations émises, le projet a été adopté.
Ensuite vient le projet de loi portant révision du décret-loi du 7 juillet 1993 portant révision du Code du Travail. Selon le communiqué, depuis 1993, année de la promulgation du Code en vigueur, beaucoup de choses dans le monde du travail ont évolué et dictent la révision de ce texte. Après analyse, le Conseil a constaté que le texte nécessitait encore une fois une analyse beaucoup plus approfondie et a mis en place une équipe qui va le réétudier dans tous ses détails et le ramener pour adoption dans un délai de deux mois.
Une Note sur la Convention mondiale sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’Enseignement Supérieur a été analysée par le Conseil. Pour le Burundi, la signature de cette convention au cours de la 40ème session de la Conférence générale de l’UNESCO lui permettra de faire partie du premier groupe de pays signataires et dès lors bénéficier pleinement de toutes les opportunités pour les activités qui seront mises en œuvre en vue de soutenir l’opérationnalisation de cette convention. A l’issue de l’analyse de cette Note et vu l’intérêt qu’une telle convention va comporter pour le Burundi, le Conseil a autorisé sa signature tel que proposé.
A l’ordre du jour figurait aussi le projet d’ordonnance ministérielle portant organisation et fonctionnement de la formation à distance et ou en ligne dans l’enseignement supérieur au Burundi.
Selon le communiqué, cette formation présente l’avantage d’accommoder ceux qui ont des contraintes professionnelles pour suivre la formation et réduit la contrainte d’éloignement géographique. Elle permet aussi de suivre des formations dans des filières qui ne sont pas disponibles dans le pays mais dont il a besoin.
Cependant, les qualifications issues de ce genre de formation sont plus exposées à la fraude, d’où le projet introduit une règlementation plus rigoureuse pour lutter contre l’introduction de faux titres sur le marché de l’emploi burundais. A l’issue de l’analyse de ce projet, le Conseil l’a adopté moyennant quelques retouches.
Il a été question aussi du projet d’ordonnance ministérielle portant organisation et fonctionnement de la formation Soir dans l’enseignement supérieur au Burundi. Selon le communiqué, les formations soir sont dispensées en dehors du temps règlementaire de travail et ont l’avantage de ne pas interrompre le travail ou les activités. Ils constituent un palliatif au refus des employeurs de libérer leurs employés durant le temps de travail. Etant suivi essentiellement par des candidats au travail, la formation soir offre une opportunité pour accentuer la professionnalisation des connaissances. Après échanges et débats, le projet a été adopté moyennant quelques légères corrections.
Le rapport de la Commission chargée d’analyser le dossier relatif au projet de viabilisation du site Kinyinya-Ruhogo a été analysé. A l’issue de cette analyse, le Conseil a désigné une équipe qui va se pencher sur toutes les questions soulevées dans ce rapport et proposer une réponse définitive à chaque question, établir les responsabilités des uns et des autres et déterminer le sort des acquéreurs des parcelles. Le dossier sera ramené en Conseil des ministres dans un délai de deux semaines.
Dans les Divers, entre autres, le ministre en charge de l’Hydraulique a évoqué le danger qui guette la ville de Bujumbura et qui va provenir des constructions anarchiques qui continuent d’être érigées sur les collines surplombant cette ville. En attendant que les études en cours sur l’assainissement général de la ville de Bujumbura n’aboutissent, les services concernés devraient encadrer la population qui continue à construire sur ces collines pour éviter que les eaux pluviales provenant de ces constructions ne continuent à causer des dégâts dans la ville de Bujumbura.