GITEGA, 12 oct (ABP) – La clé de tous les défis que rencontre la fille burundaise se trouve à l’école car, elle est la source du savoir, a indiqué vendredi le 11 octobre 2019 le ministre ayant le genre dans ses attributions, M. Martin Nivyabandi (photo), lors des cérémonies de célébration de la journée internationale de jeune fille, édition 2019, qui se sont déroulées dans les locaux de l’école paramédicale de Gitega (centre du Burundi). Elles sont connues la participation du représentant résident du fonds des nations unies pour la population (FNUAP) au Burundi, des autorités de la province et des représentantes des jeunes filles issues du monde rural et des milieux scolaires de la province de Gitega.
Dans son allocution de circonstance, M. Nivyabandi a indiqué que, depuis 2012, la journée en question est célébrée en vue d’offrir aux filles une opportunité de mettre en lumière leurs besoins et présenter les voies de solutions possibles pour y remédier.
La représentante des filles qui a pris la parole à cette occasion a souligné qu’elles font face à de nombreuses problèmes notamment les grosses non désirées, les violences sexuelles et physiques, les abandons scolaires, les mariages précoces, la déconsidération sociale, la non autonomisation,…
Nivyabandi a recommandé aux participantes d’y tenir débout. Pour lui, l’école pour la jeune fille est la clé pour remédier à ces problèmes. Aux filles déscolarisées, il a demandé de s’adonner des activités génératrices de revenus et d’exercer de petits métiers en vue de s’auto prendre en charge financièrement. De cette façon, a-t-il conseillé, « vous vous serez à l’abri des garçons qui voudront profiter de la misère et votre jeunesse pour vous induire dans la prostitution, avec le cortège de malheurs qui s’en suivent ».
Aux élèves, M. Nivyabandi a conseillé de ne pas céder aux paroles alléchantes des hommes ou à toute tentation pouvant les inciter dans la débauche pour ne pas gâcher leurs vies. Il a terminé en interpellant les femmes leaders de s’investir pour éclairer la fille sur la voie du développement. Il a aussi rassuré qu’en investissant dans la jeune fille, le Burundi doit espérer atteindre indubitablement les objectifs du millénaire sans hésitation.
A son tour, le représentant résident du FNUAP, M. Richmond Tiemoko a salué les efforts du gouvernement burundais dans la promotion des droits de la fille et de la femme, faisant remarquer toutefois que les données disponibles témoignent du degré de vulnérabilité chez la fille si on considère le risque de subir les violences basées sur le genre, le niveau d’accès à l’information et l’accès aux services disponibles surtout ceux liés à la santé. En effet, a-t-il précisé, les résultats de l’enquête démographique font preuve de cet état.
Tiemoko a étayé que 20.5% des adolescentes déclarent avoir subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans, 10,4% ont subi des violences sexuelles tandis que 2,8% des jeunes filles de 20 à 24 ans mariées ou en union libre sont dans ce statut avant d’atteindre 15 ans. D’après la même enquête, a-t-il continué, moins de 10% des structures sanitaires publiques offres des services conviviaux aux adolescents et jeunes, ajoutant que 5,3% des adolescents et jeunes de 10 à 24 ans ont des connaissances des maladies sexuellement transmissibles et 26,2% des adolescents et jeunes de 10 à 24 ans ont des connaissances sur le cycle menstruel.
Tiemoko a indiqué que le FNUAP va toujours se joindre au gouvernement burundais et à ceux des autres parties prenantes pour s’assurer que d’ici 2030 il y a zéro violence basée sur le genre et pratiques néfastes fondées sur des croyances culturelles erronées.