BUJUMBURA, 28 mars (ABP) – Le Sénat a adopté ce mercredi à l’unanimité, moyennant quelques amendements, le projet de loi portant Code de l’offre des soins et services de santé au Burundi. C’est la ministre en charge de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, Mme Josiane Nijimbere (photo : à droite), qui était venue exposer les motifs de la mise en place du Code.
Elle a indiqué aux sénateurs que le projet de loi s’inscrit dans le cadre du renforcement des prérogatives du ministère en charge de la Santé publique, lui permettant de jouer pleinement son rôle de garantir à la population un système de santé solide et fiable. Une fois mis en application, le code permettra la mise en application de la nouvelle politique nationale de santé 2016-2025 qui a pour objectif ultime de réglementer un système de santé décentralisé, afin d’être accessible et efficace pour la population. Il permettra en outre au pays de se conformer aux contextes national et international qui ont connu de profondes mutations et qui exigent de nouvelles normes adaptées et intégrant les obligations auxquelles le pays a souscrit.
Mme Nijimbere a en outre laissé entendre que quelques innovations ont été apportées dans la nouvelle loi, dans le but d’améliorer la protection de la santé des consommateurs. Il s’agit entre autres de l’intégration de l’Autorité burundaise de régulation des médicaments et des aliments (ABREMA). Son objectif général est de protéger la santé publique par la promotion de la qualité et la sécurité des produits. C’est entre autres, les aliments préfabriqués et emballés, les médicaments, les cosmétiques, les médicaments à base des plantes, les dispositifs médicaux, les matériaux ou substances utilisées dans la fabrication des produits dont la consommation ou l’utilisation peut nuire à la santé humaine, animale et végétale.
Les sénateurs ont posé au ministre la question de savoir s’il n’y aura pas de chevauchement entre les missions assignées à l’ABREMA et celles du Bureau burundais de normalisation (BBN). A ce sujet, la ministre Nijimbere les a rassurés. « Il n’y aura pas de chevauchement entre ces organes, d’autant plus que la BBN n’assure pas le contrôle des médicaments, une tâche qui revient à l’ABREMA. D’autre part, dira-t-elle, l’ABREMA n’interviendra dans le domaine des aliments que pour les aliments industriellement préfabriqués. Sur cet aspect, le BBN va s’occuper des normes et de la certification, alors que l’ABREMA s’occupera du contrôle et de la régulation. Les sénateurs ont par ailleurs cherché à savoir le degré de collaboration entre le ministère en charge de la santé et celui du commerce dont relève le BBN. La ministre Nijimbere a répondu que la collaboration est de mise, étant donné que l’ABREMA et le BBN sont tous des institutions du gouvernement.
Les sénateurs ont recommandé que les droits et obligations des malades soient écrits en langues nationale et affichés dans les différents services. Aussi, il doit y avoir dans les hôpitaux, des séances d’explication orale avant le démarrage des activités. Ils ont aussi lancé un appel au gouvernement pour que des usines de fabrication des médicaments soient implantées dans le pays, pour limiter la dépendance au monde extérieur. Dans cette même optique, les médicaments couramment utilisés devraient être fabriqués en priorité.