BUJUMBURA, 15 fév (ABP) – Le gouvernement du Burundi a sorti mardi le 14 février 2018 un communiqué à la suite du rapport que le secrétaire général des Nations Unies (NU), M. Antonio Guterres, a remis au conseil de sécurité le 6 février 2018, à travers lequel, selon le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, M. Philippe Nzobonariba (photo d’archive), il apparaît une manipulation et une déformation de l’évolution politique et sécuritaire du pays présenté de situation préoccupante.
Selon le communiqué, le gouvernement du Burundi apprécie la contribution de la communauté internationale pour l’appuyer dans ses efforts de consolider la paix, la démocratie et l’unité nationale. C’est dans ce cadre qu’il voudrait réitérer ses remerciements au secrétariat général des Nations Unies, qui a toujours envoyé des représentants pour suivre de près les questions burundaises.
Ledit communiqué fait savoir que le gouvernement du Burundi déplore néanmoins que parmi ces représentants, il y en a qui, au lieu de faire correctement et d’une manière indépendante le travail leur demandé et rapporter la situation telle qu’elle se présente, n’hésitent pas à afficher leur tendance envers les intérêts qui entourent la problématique de la question burundaise. C’est ainsi que pour certains, aucune évolution ni développement positif dans le pays n’est à faire apparaître dans leurs rapports, signale-t-il.
Dans ce cadre, continue ledit communiqué, le gouvernement du Burundi s’interroge sur le silence de M. Michel Kafando, l’initiateur du rapport présenté par le secrétaire général Antonio Guterres, sur l’évolution positive de la situation au Burundi dont il a été témoin lors de son récent séjour dans le pays. Il s’est focalisé uniquement sur la réforme constitutionnelle en cours, tout en ignorant que cette dernière est une réponse à la demande insistante du peuple burundais, à travers le dialogue inter-burundais qui a été ouvert à toutes les couches de la population, sans discrimination aucune. Il rappelle, à cet effet, que le projet de révision de la constitution est le résultat d’un dialogue inclusif, qui a été conduit tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Selon ledit communiqué, l’appréciation négative du projet de révision de la constitution au Burundi par le secrétaire général des Nations Unies qui recommande que le « processus doit être conduit d’une manière inclusive afin d’obtenir une participation et un consensus les plus larges possibles parmi les acteurs clés de la vie politique », résulte d’un briefing erroné de la part de certains collaborateurs ou conseillers du secrétaire général des Nations Unies sur la situation qui prévaut au Burundi. Le gouvernement ne comprend pas cet acharnement sur le Burundi dans la mesure où, ajoute-t-il, des cas de révision des constitutions ont été observés dans beaucoup de pays, que ce soit dans la région ou ailleurs, ce que les Nations Unies ont trouvé normal, car légitimes.
Pour le gouvernement du Burundi, ce rapport du 6 février 2018 est une ingérence flagrante dans les affaires constitutionnelles du Burundi, souligne le communiqué, rappelant que c’est le peuple burundais lui-même qui a mis en place les institutions de 2015 et que c’est lui-même qui a exprimé le souhait de voir sa constitution amendée. Le gouvernement a préparé des propositions d’amendements précise-t-il, ajoutant que le peuple burundais, qui est souverain, aura la latitude de les accepter ou de les rejeter.
Le gouvernement du Burundi réaffirme, à travers le même communiqué, sa détermination à défendre la souveraineté et l’indépendance politique et économique du pays. Il réitère son engagement à construire un ordre politique et un système de gouvernance inspiré des réalités de notre pays et fondé sur les valeurs de justice, de démocratie, de pluralisme, de respect des libertés et des droits fondamentaux de l’individu, de l’unité et de la solidarité.
D’après le même communiqué, le gouvernement réitère sa détermination à assurer la sécurité pour tous, qui est par ailleurs une réalité actuellement. Il invite le peuple burundais à s’attacher aux travaux de développement et à répondre avec sérénité et massivement au référendum constitutionnel du mois de mai 2018, pour ensuite se préparer aux élections de 2020. Il demande également au secrétaire général des Nations Unies de l’accompagner dans cette voie et de toujours analyser avec perspicacité et prudence les rapports produits à son intention, qui sont souvent tendancieux et peuvent, par conséquent, l’induire en erreur malgré sa bonne foi. Le gouvernement du Burundi promet de ne ménager aucun effort pour coopérer avec les Nations Unies mais dans le respect de sa souveraineté, souligne le communiqué.