BUJUMBURA, 5 avr (ABP) – Les députés, réunis mercredi le 4 avril 2018 en séance plénière, ont analysé et adopté à l’unanimité le projet de loi portant sur la création d’un corps des volontaires burundais, a constaté l’ABP sur place.
Le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, M. Jean-Bosco Hitimana (photo) a, dans l’exposé des motifs, indiqué que le Burundi est en phase de reconstruction post-conflit. Sa jeunesse représente une des forces vives qui doivent être mises à contribution pour participer au développement, à la lutte contre la pauvreté, au relèvement et à la consolidation de la paix, a-t-il dit.
La résolution du problème crucial de chômage et l’accroissement des revenus des ménages est aussi l’un des objectifs de la vision « Burundi 2025 », a souligné le ministre Hitimana, précisant que le volontariat a également cette vision.
« Si la jeunesse n’est pas préservée et bien encadrée, cela peut avoir un impact négatif sur la stabilité du pays », a-t-il déclaré.
Il a fait savoir que toutes ces raisons ont conduit le ministère en charge de la Jeunesse à mettre en place un Programme national de volontariat des jeunes (PNVJ). Cette mise en place a commencé à germer avec le forum national de la jeunesse organisé par le même ministère en 2017. Les jeunes avaient alors affirmé leur disponibilité à contribuer, sur une base volontaire, à la réconciliation, au rétablissement et au développement de leur pays, a-t-il signalé.
Hitimana a rappelé que depuis 2008, le ministère en charge de la Jeunesse explore les opportunités pour lancer un PNVJ qui offrirait aux jeunes burundais qualifiés, actuellement sans emploi, la possibilité d’avoir des expériences dans des activités structurées, tout en gagnant en employabilité.
Ledit programme, a-t-il signalé, comprend deux composantes majeures, à savoir le lancement et le développement d’un corps national de jeunes volontaires. Il y a également le développement d’initiatives parallèles qui favoriseront la participation citoyenne, surtout des jeunes, dans le développement et la consolidation de la cohésion sociale, a-t-il précisé.
D’après le ministre Hitimana, le PNVJ, qui est opérationnel depuis 2013, a été mis en place en vue d’améliorer la participation de la jeunesse aux initiatives de développement et de consolidation de la paix au niveau national, régional et continental. Il a une phase pilote avec 504 jeunes volontaires déployés dans 294 structures d’accueil répartis dans trois provinces pilotes, à savoir Bujumbura, Gitega et Ngozi, a-t-il noté, ajoutant que la volonté des initiateurs du PNVJ est que le volontariat au Burundi ait des bases légales et institutionnelles pérennes.
Les députés ont, dans leurs interventions, voulu savoir la différence entre l’Agence burundaise pour l’emploi des jeunes (ABEJ) et le PNJV. Le ministre Hitimana a fait savoir que l’ABEJ est là pour donner aux jeunes des stages ne dépassant pas six mois dans différents secteurs de la vie du pays. Quant au PNJV, les jeunes pratiquent le volontariat pendant une durée de douze mois et ne dépassent pas trois ans, a-t-il dit.
S’agissant des conditions exigées, l’article 6 de ce projet de loi stipule que peut être volontaire national toute personne physique, quel que soit son niveau d’études, de formation ou de qualification, répondant aux critères suivants : être de nationalité burundaise ou résider depuis deux ans sur le territoire national, et être âgé de 18 ans au moins et de 35 ans au plus, à la date de demande d’engagement.