BUJUMBURA, 27 mars (ABP) – La première dame du Burundi, Mme Denise Nkurunziza (photo : au milieu), a animé ce mardi 27 mars 2018, au Centre culturel islamique de Bujumbura, une séance de mobilisation à l’intention des femmes de l’Association des femmes musulmanes du Burundi (AFEMUBU) sur le leadership, la sagesse et la santé de la reproduction, a-t-on constaté sur place.
Mme Nkurunziza a, à cet effet, appelé toutes les femmes, et particulièrement les femmes musulmanes, à être de belles compagnes pour leurs maris.
Lors de cette séance, la première dame burundaise accompagnée par les ministres en charge de la Justice, de la Santé publique et de l’Education, ainsi que le maire de la ville de Bujumbura, a été accueillie par le représentant de la Communauté islamique du Burundi (COMIBU), Sheikh Sadiki Kajandi, et la présidente de l’AFEMUBU, Mme Sefu Rehema.
Après avoir remercié le Tout Puissant pour cette opportunité qui ne s’était jamais produite, Mme Nkurunziza a indiqué que l’objet de sa visite est d’échanger avec les femmes musulmanes, comme elle le fait avec d’autres communautés, sur le leadership, la sagesse et la santé de la reproduction, et particulièrement sur la valeur et le rôle de la femme dans tous les secteurs de la vie du pays, en commençant par l’institution de base qui est la famille. Elle s’est appuyée sur la parole de Dieu en signifiant que l’Eternel a constaté la nécessité de créer la femme pour compléter l’homme. La femme, a-t-elle clarifié, doit toujours évaluer sa qualité et son rôle de belle compagne pour son mari. Elle a, de plus, fait savoir qu’une femme sage doit savoir que sa valeur et son rôle sont prépondérants dans la famille. Elle doit pour cela être renforcée par la force divine, être patiente et s’adonner audacieusement à l’éducation des enfants qui semble actuellement être détériorée.
Elle a rappelé aux femmes musulmanes la nécessité de dialoguer avec leurs petites filles depuis le bas âge, leur a demandé d’être de beaux exemples pour leurs enfants, signifiant que la sagesse crée toujours la crédibilité et que la générosité procure des bénédictions.
Mme Nkurunziza a appelé toute la communauté musulmane à approfondir son éducation afin d’être plus compétitive sur le marché de l’emploi et d’adhérer dans les partis politiques, mais aussi de participer massivement à la contribution aux élections de 2020. Elle a encore rappelé aux femmes musulmanes qu’elles sont impliquées dans la lutte contre le trafic des jeunes filles vers l’étranger, la lutte contre les grossesses chez les jeunes filles scolarisées, la lutte contre le Sida et le concubinage en vue de préserver la santé féminine qui, a-t-elle clarifié, a un impact négatif sur le bien-être familial et de la communauté, une fois fragilisée.
A la fin de la séance, les femmes musulmanes ont, en guise de remerciement pour sa visite, offert à la première dame une génisse nommée « Rukundo La Différence ».
Les femmes musulmanes se sont réjouies de cette visite qu’elles ont qualifiée d’inoubliable parce que, ont-elles dit, c’est la première fois que l’épouse du président de la République du Burundi visite la communauté musulmane. Elles ont, dans leurs interventions, évoqué quelques problèmes en rapport avec le conflit de la loi divine et celle de l’Etat à propos de la polygamie enregistrée chez certains musulmans, ainsi que le sort des enfants issus des femmes rejetées à cause de la régularisation des mariages. En général, on s’est mis d’accord que la loi divine prime sur d’autres. Cependant, la ministre en charge de la Justice a expliqué que la loi étatique vient compléter celle divine, en y mettant de l’ordre car, a-t-elle expliqué, la loi divine renvoie à l’amour et à l’ordre.