BUJUMBURA, 3 mars (ABP) – Les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle tant du privé que du public ont besoin d’être informés et renforcés dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, tel était l’objet d’un atelier organisé vendredi 2 mars 2018 par le Programme national de santé de la reproduction (PNSR) avec l’appui de l’ONG CORDAID.
Selon le Dr Juma Ndereye (photo), directeur du PNSR, les journalistes doivent prendre le devant dans la sensibilisation de la population burundaise à travers l’information et la production des émissions sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes. Il a souligné que les jeunes dont l’âge varie de 15 à 25 ans sont les plus actifs dans la sexualité, ce qui peut leur causer malheureusement des maladies sexuellement transmissibles dont la pandémie du Sida. Une grande tâche revient, selon lui, aux hommes des médias de relayer une information de qualité et conforme à la culture burundaise en vue de sauver ces jeunes qui sont au bord du gouffre.
La situation de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes devient de plus en plus alarmante et il est temps, a-t-il dit, que des actions adéquates soient menées pour barrer la route à cette situation qui tend à prendre l’allure d’un fléau. Selon lui, la jeunesse burundaise est confrontée à une faible accessibilité aux informations fiables sur la santé sexuelle et reproductive suite à une faible disponibilité des services SSR adaptés à leurs besoins ainsi qu’à une faible implication des parents, des éducateurs et des communautés dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes (SSRAJ). A cela s’ajoute l’environnement socio-culturel qui considère la sexualité comme tabou et l’inégalité du genre qui rend les filles vulnérables aux abus, leur donnant alors peu de chance à prendre des décisions rationnelles sur leur sexualité.
Les participants à cet atelier ont quant à eux fait état de leur préoccupation par rapport aux stratégies d’intervention pour informer et sensibiliser le grand public possible sur la santé de la reproduction. Cependant, des inquiétudes planent toujours au tour de l’accès aux informations fiables pouvant leur permettre d’exercer efficacement et effectivement leur travail. Ils ont en guise d’exemple signalé qu’ils sont souvent confrontés à des difficultés liées à des responsables des centres de santé qui refusent de s’exprimer prétextant qu’ils n’en ont pas le droit. Ils ont également évoqué la question des espaces réservés aux émissions en rapport avec la santé reproductive qui ne sont plus exploités chez certains médias faute de la matière qui devait normalement être fournie par le PNSR.
Les responsables du PNSR et les professionnels des médias se sont rendus compte que la nécessité de travailler en synergie est primordiale et incontournable. Pour ce faire, ils se sont convenus que chacun doit en ce qui le concerne fournir des efforts en vue d’un apport régulier et quotidien des connaissances suffisantes, en rapport avec la santé sexuelle et reproductive, aux adolescents et jeunes.
Soulignons que 66% de la population burundaise a moins de 25 ans et que 65% de la population active est constituée de jeunes âgés de 20 à 24 ans.