BUJUMBURA, 2 oct (ABP) – Le ministre de l’Intérieur, de la Formation patriotique et du Développement local, M. Pascal Barandagiye (photo : au milieu), a rencontré mardi le 2 octobre 2018 les représentants des Organisations non gouvernementales (ONGs) étrangères œuvrant au Burundi pour cadrer et clarifier la recommandation adressée aux ONGs le 27 septembre 2018 par le Conseil national de sécurité (CNS) de les suspendre toutes pour une période de trois mois.
Barandagiye a indiqué qu’en prenant cette mesure, le CNS est parti d’un constat que certaines ONGs n’existent que de nom, d’autres ne sont même pas agréées et beaucoup d’autres n’ont pas respecté la loi du 27 avril 2015 qui les régie et à laquelle elles devaient toutes se conformer depuis janvier 2017. Toutes les ONGs avaient ainsi six mois pour s’y conformer. En plus, certaines ONGs ont des programmes qui ne cadrent pas avec le Plan national de développement du Burundi.
Le ministre Barandagiye a énuméré quatre documents qui doivent figurer dans le dossier à présenter au ministère en charge de l’Intérieur pour enregistrement. Il s’agit de la convention de coopération signée entre chaque ONG et le ministère des Affaires étrangères lors de son enregistrement pour être agréée, un document que toute ONG qui œuvre au Burundi possède normalement. Il faut aussi un document attestant le respect de la règlementation bancaire en vigueur au Burundi octroyé par le ministère en charge des Finances, ensuite le recrutement du personnel local qui doit respecter les équilibres ethniques et de genre conformément à la Constitution de la République du Burundi, ainsi que le cadrage du programme de l’ONG avec le Plan national de développement du Burundi pour la période de 2018 à 2027 lancé à Gitega le 22 août 2018.
Pour les équilibres ethniques et de genre, il a été accordé à ces ONGs une période de trois ans pour corriger les déséquilibres, et une évaluation se fera chaque année pour voir le pas franchi, a signifié le ministre Barandagiye. Quant au respect du Plan national de développement du Burundi, il a demandé aux responsables de ces ONGs d’approcher les ministères techniques concernés pour adapter leurs interventions à ce Plan. Il a même promis que ces ministères seront rapides dans le traitement des dossiers.
Pour lui, une ONG qui est même aujourd’hui en ordre avec ces quatre dossiers ne doit pas attendre trois mois pour rouvrir. Elle peut même demander son enregistrement immédiatement et commencer à travailler dès demain, et d’autres suivront au fur et à mesure qu’elles auront rassemblé les quatre documents. Cependant, a précisé M. Barandagiye, si la période de trois mois expire, le ministère tracera une ligne et travaillera avec celles déjà enregistrées. Il a tenu à préciser que le gouvernement n’a jamais voulu chasser les ONGs étrangères, mais il veut plutôt qu’elles travaillent dans la légalité en respectant les lois et règlementations les régissant.