GITEGA, 19 juil (ABP) – Le premier vice-président de la République du Burundi, M. Gaston Sindimwo (photo : à gauche), en compagnie du ministre de la Justice, de la Protection civique et de Garde des sceaux, Mme Laurentine Kanyana a présidé jeudi les cérémonies de la Journée internationale des prisonniers Nelson Mandela au Burundi à la prison de Gitega où 69 détenus dont neuf femmes ont été relaxés.
Sous le thème « Tous les acteurs de la chaine pénale, ensemble pour la réduction de la surpopulation carcérale », ces cérémonies ont été aussi rehaussées par la présence du gouverneur de Gitega, M. Venant Manirambona, du chef de la délégation du Comité international de la Croix Rouge (CICR) au Burundi, M. Philippe Beauverd, des hauts cadres du ministère en charge de la Justice, de plusieurs personnalités publiques ainsi que des intervenants en milieu carcéral, y compris les partenaires habituels et potentiel de la direction générale des affaires pénitentiaires (DGAP).
Dans son discours, le premier vice-président a signalé que cette journée est dédiée à Nelson Mandela pour honorer l’héritage et les valeurs qui ont marqué cet illustre homme d’Etat défunt qui s’est démarqué dans la défense des droits des personnes privées de liberté. Il a ensuite indiqué que le gouvernement du Burundi accorde une importance à l’amélioration des conditions de vie carcérale, notamment par la réduction des effectifs de prisonniers. C’est dans ce cadre même que le président de la République du Burundi accorde à la fin de l’année, une grâce aux détenus condamnés pour certaines infractions. Pour preuve, environ 100 détenus de la prison de Gitega qui ont bénéficié de la grâce présidentielle ont été libérés cette année. Toutefois, il est déplorable que nombre d’entre eux ont récidivé et sont déjà retournés en prison.
C’est dans ce cadre même de désengorgement de la prison de Gitega, qui comptait environ 1200 détenus alors que sa capacité d’accueil était normalement de 400 prisonniers que le premier vice-président et la ministre en charge de la Justice ont annoncé des mesures de relaxation de 69 détenus. Ils ont ainsi procédé à délivrer des mandats de relaxation à ces prisonniers acquittés. Ils leur ont demandé de faire preuve d’un bon comportement pour une bonne réinsertion sociale.
La ministre Kanyana a quant à elle énuméré une série d’actions et de mesures en faveur de l’amélioration des conditions des prisonniers. Elle a notamment cité la dotation d’un budget consistant à la direction générale des affaires pénitentiaires pour honorer les besoins élémentaires des prisonniers ; l’augmentation du personnel des services des prisons, pour améliorer l’accès des détenus aux services nécessaires ainsi que l’encadrement des prisonniers à l’apprentissage des métiers variés pour les occuper et les préparer à leur réinsertion sociale. Elle a en outre invité les intervenants dans la chaine pénale à veiller à l’instruction des dossiers des prisonniers dans les délais, tout en promettant des prix aux plus performants. C’est dans ce cadre qu’elle a remis des prix à six cadres et prestataires des services des cours, des tribunaux et des prisons qui ont enregistré des performances professionnelles.
A son tour, le chef de la délégation du CICR au Burundi, M. Philippe Beauverd a dressé un bilan des interventions en faveur de l’amélioration des conditions carcérales des prisons du Burundi, notamment au niveau de la santé, de l’assainissement, de l’amélioration des infrastructures (cas de la récente réhabilitation des infrastructures de la prison de Gitega), l’installation des foyers améliorés, la formation du personnel juridique, etc.
Dans son message, un représentant des détenus a plaidé pour la libération des prisonniers qui font preuve de bons comportements en faveur de la réduction de la surpopulation.
Les cérémonies ont été aussi marquées par la visite des divers objets d’art fabriqués par les prisonniers et par la visite des différents lieux de cette prison.