BUJUMBURA, 9 juil (ABP) – La Fédération nationale des organisations engagées dans le domaine de l’ enfance au Burundi (FENADEB) plaide pour la levée de la mesure interdisant la réintégration des victimes des grossesses non désirées dans le système éducatif formel public ou privée qui a été annoncé par la ministre en charge de l’ Education nationale en date du 26 juin 2018. C’est à travers une circulaire adressée à tous les Directeurs provinciaux de l’enseignement (DPE).
A travers un communiqué signé par son représentant légal, M. Jacques Nshimirimana (photo), la FENADEB fait savoir qu’ elle a été consternée quand elle a appris que c’ est une recommandation applicable par tous les responsables scolaires, que ces derniers sont appelés « à victimiser les victimes des grossesses non désirées ».
Sans revenir sur les risques que courent les filles et les enfants auxquels elles donnent la vie, poursuit le communiqué, la FENADEB décrie avec sa dernière énergie « ces violations graves des droits des enfants ».
Cette fédération fait par ailleurs remarquer que la Constitution du Burundi dispose que «Tout citoyen a droit à égal accès à l’instruction, à l’éducation et à la Culture »
Par ailleurs, cette fédération se base sur la Convention Relative aux Droits de l’Enfant (CDE) ratifié par le Burundi en 1990 qui dispose en son article 28 que « Tout enfant a droit à l’éducation et l’Etat a l’obligation d’encourager l’organisation de différentes formes d’enseignement, en fonction des capacités de chacun. La discipline scolaire doit respecter les droits et la dignité de l’enfant….. ».
Selon la FENADEB, cette mesure est aussi contraire à la loi spécifique portant prévention des violences basées sur le genre et la protection des victimes en son 3ème chapitre consacré uniquement à la protection des victimes des violences basées sur le genre.
La FENADEB propose plutôt au ministère en charge de l’Education d’ autres stratégies et mesures visant l’ éradication de ce fléau qui prend de plus en plus une allure inquiétante ».Elle propose entre autre la multiplication des séances de conscientisation des élèves sur les conséquences liées aux actes sexuels en appliquant strictement les sanctions prévues par la loi à l’endroit des auteurs de ces grossesses qui sont parfois des éducateurs de ces mêmes victimes.