BUJUMBURA, 20 juin (ABP) – Le Burundi abrite du 19 au 21 juin la 10ème réunion du groupe de travail africain sur l’alimentation et la nutrition pour le développement (ATFFND), avec pour thème « La nutrition comme un moteur du développement durable et la transformation de l’Afrique ».
Procédant à l’ouverture de la rencontre qui regroupe plusieurs experts venant de plusieurs pays africains et des délégués des organisations internationales, ainsi qu’une délégation de l’Union africaine, le deuxième vice-président de la République, M. Joseph Butore (photo: 2ème à partir de la droite), a indiqué que la malnutrition et l’insécurité alimentaire dans les pays en voie de développement constituent des problèmes réels et multifactoriels aux conséquences lourdes, non seulement sur la santé physique et intellectuelle, mais aussi sur le développement socio-économique.
Les conséquences graves causées par la malnutrition chronique qui sont à l’origine du retard de la croissance sont, entre autres, la baisse des capacités d’apprentissage et du développement cognitif et intellectuel, la faible productivité à l’âge adulte, ainsi que la transmission intergénérationnelle de la malnutrition, a-t-il souligné. Selon le deuxième vice-président de la République, les causes fondamentales sont notamment le faible accès des ménages aux ressources en quantité et en qualité suffisantes, un capital financier, humain, matériel et social insuffisant, ainsi que les contextes socioculturel, économique et politique.
Butore a remercié l’Union africaine (UA) qui a accepté de tenir cette réunion au Burundi car, a-t-il dit, la nutrition et la sécurité alimentaire figurent parmi les priorités du moment. En témoigne, selon lui, la prise en compte des indicateurs nutritionnels dans les documents de politique de développement, notamment la Vision Burundi 2025 et le Plan national de développement (PND) qui va bientôt remplacer le Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté, 2ème génération (CSLP II). Il a en outre précisé que les efforts du gouvernement burundais dans la mise en œuvre des recommandations formulées par les dirigeants africains, dans la déclaration de Malabo de 2014, sur la sécurité nutritionnelle pour une croissance économique inclusive et un développement durable, se concrétisent par de multiples interventions spécifiques et sensibles à la nutrition mises en œuvre suivant une approche multisectorielle, à travers un fort engagement politique et un leadership responsable. Il s’agit, notamment, de la formalisation de la coordination multisectorielle de haut niveau, à travers la « Plateforme multisectorielle de sécurité alimentaire et de la nutrition (PMSAN), l’élaboration et la validation d’un Plan stratégique multisectoriel de sécurité alimentaire et de nutrition 2014-2017 qui a été prolongé jusqu’en 2018. Il s’agit aussi de la vulgarisation du Plan stratégique national de fortification des aliments au Burundi comme stratégie novatrice de réduction de la carence en micronutriments, de la cartographie des intervenants et des interventions en nutrition comme outil puissant de dialogue entre parties prenantes pour une meilleure coordination et un soutien sincère de la mobilisation des ressources.
Se référant au rapport mondial sur les crises alimentaires en 2017, le deuxième vice-président de la République a indiqué que les principales crises alimentaires ont été attisées par des conflits, la flambée des prix des produits alimentaires et des anomalies climatiques provoquées par le phénomène d’El Nino. D’après lui, le Burundi qui accueille cette 10ème réunion du groupe de travail africain sur l’Alimentation et la Nutrition pour le développement reste ouvert à la coopération dans ce domaine et souhaite encore abriter d’autres séances de réflexions sur la Nutrition comme un moteur du développement durable et la transformation de l’Afrique.
Signalons que les recommandations qui seront formulées durant les trois journées de travail permettront aux pays africains de se doter de politiques stratégiques, et d’outils puissants de coordination et de plaidoyer pour l’amélioration des processus, et de mettre en œuvre des actions adaptées pour renforcer la Nutrition, et ainsi permettre au capital humain de notre continent d’œuvrer efficacement pour le développement.