BUJUMBURA, 11 oct (ABP) – La Commission vérité et réconciliation (CVR) a présenté mercredi le 10 octobre 2018, au deux chambres du parlement réunis en congrès à l’hémicycle de Kigobe, son rapport provisoire des réalisations effectuées depuis sa mise en place en décembre 2014 jusqu’au 25 septembre 2018.
L’objet de la plénière était d’écouter le rapport provisoire de la CVR, de l’orienter et de plaider auprès du gouvernement pour faciliter son travail.
A trois mois de la fin de son mandat, le rapport provisoire a été satisfaisant même s’il lui reste encore beaucoup d’activités qu’elle n’a pas encore réalisées. Selon la commission parlementaire permanente chargée des questions politiques à l’Assemblée nationale, des difficultés opérationnelles intervenues ont été dues au fait que le sujet d’enquêter sur les crimes commis au Burundi a été appréhendé pour la première fois. C’est pour cela que les deux chambres du parlement ont proposé que le mandat de quatre ans prévu par la loi soit renouvelé. Cela se justifie aussi par le fait que les parlementaires ont estimé que la CVR devrait étendre les enquêtes vers la période coloniale, soit depuis 1896 et aller au-delà de 2008.
Notons que selon la loi régissant la CVR, la période sur laquelle la commission devrait mener les enquêtes était comprise entre 1962 et 2008.
En effet, à l’issu de ce congrès, un communiqué final à transmettre au président de la République a été élaboré. Ce communiqué contient des recommandations formulées à l’endroit du gouvernement. Il s’agit notamment d’amender la loi régissant la CVR pour lui permettre d’aboutir aux buts visés et de rapatrier des archives partout où ils se trouvent. Avec la révision de cette loi, la CVR serait autorisée de produire le rapport à mi-parcours et de le présenter en plénière du congrès parlementaire. Il a été également recommandé au gouvernement de prendre assez de temps avant d’inhumer les restes des corps des victimes des différentes crises politico-ethniques.
La secrétaire générale de la CVR, Mme Clotilde Niragira, a laissé entendre que cette commission s’est heurtée à certaines difficultés comme l’insuffisance du budget, ce qui ne lui a pas permis de respecter le plan stratégique de travail. Quatre ministres qui ont un rôle à jouer dans la vérité et la réconciliation étaient invités à cette activité. Il s’agit des ministres en charge des Droits de l’homme, de la Sécurité publique, de la Justice et de l’Intérieur. Ils ont tous soutenu la prolongation du mandat de cette commission, le renforcement des compétences, et l’aménagement d’un lieu approprié de conservation des restes des corps des victimes des crimes avant leur digne inhumation.