BUJUMBURA, 24 juil (ABP) – La multiplication des avocats tardifs et non tardifs permettrait d’éviter la pénurie périodique des avocats sur le marché, selon le chef de service valorisation des résultats de la recherche à l’ISABU (Institut des sciences agronomiques du Burundi), M. Cyrille Mbonihankuye (photo).
Le Burundi connait une seule saison de production d’avocats. Pendant la période de floraison qui survient en juillet et août, l’on observe une pénurie d’avocats. Même l’ISABU éprouve des difficultés à trouver les noyaux d’avocats à cause de ce manque d’avocats alors que c’est la période de multiplication de plants dans les pépinières, a dit M. Mbonihankuye, ajoutant que la situation se renormalise à partir du mois d’octobre.
Mbonihankuye est cependant rassurant. L’ISABU envisage de multiplier les avocatiers de différentes variétés et en grande quantité, à savoir les avocatiers tardifs et les avocatiers non tardifs, dits les avocatiers de saison, à savoir les avocatiers du début de saison et de la fin de saison.
A ce moment-là, on pourra avoir le produit sur toute la période de l’année pour les ménages et les usines de transformation de l’huile d’avocat ainsi que pour l’exportation, a précisé M. Mbonihankuye, qui fait en même temps la recherche sur les fruits et légumes. Les usines de transformation de l’huile d’avocat seront en mesure de fonctionner presque toute l’année.
En 2010, la production d’avocats était estimée à 10 000 tonnes de fruits par saison, selon M. Mbonihankuye. Les plants d’avocats étaient évalués à 350 000 plants. Le nombre de fruits en moyenne par arbre et par an était de 100 avocats. Le poids moyen d’un avocat était de 300 g.
Mbonihankuye a indiqué à l’ABP que la carence d’avocats pendant cette période de floraison se fait beaucoup sentir actuellement par rapport aux années passées à cause des demandeurs d’avocats qui sont devenus nombreux. « Nous avons besoin d’une grande quantité d’avocatiers pour satisfaire les usines locales avant d’exporter. Les deux usines de transformation de l’huile d’avocat de Kayanza et de Murayi en province Gitega demandent une grande quantité d’avocats, mais elles manquent la matière première. Les avocats sont également exportés vers la Tanzanie. Sur l’axe Bujumbura-Kayanza-Muyinga jusqu’à la frontière de Kobero, on voit beaucoup de sacs d’avocats qui attendent d’être exportés vers la Tanzanie », a dit M. Mbonihankuye. Il a fait savoir que toutes les variétés d’avocatiers ne sont pas destinées à la transformation.
Pour les besoins des usines fabriquant l’huile, l’ISABU est en train de diffuser deux variétés Hars et Fuerte qui donnent des fruits de petit calibre mais très riches en huile. Leur teneur en huile varie entre 18 à 22%. La race Hars a un fruit à petit calibre, avec une peau externe rugueuse. La variété Fuerte produit des fruits à calibre moyen. Les variétés Simpson, Both 7 et Both 8 suivent avec une teneur en huile variant entre 14 et 17%.
La variété Choquette qui produit des fruits de grand calibre, avec une faible teneur en huile, est conseillée pour la consommation au niveau des ménages. Ce sont les fruits les plus vendus dans le pays et un seul fruit peut coûter plus de 1 000 FBu et suffire à toute une famille. Contrairement aux variétés hars et fuerte où le ménage a besoin de beaucoup de fruits.
M. Mbonihankuye a fait remarquer que les avocatiers diffusés au Burundi sont des produits bio qui ne contiennent pas d’OGM (organisme génétiquement modifié). On utilise les produits bio (fumure organique, pas de pesticide chimique) parce que sur le marché européen par exemple, le prix des produits bio est plus élevé.