BUJUMBURA, 1er août (ABP) – Le conseil des ministres s’est réuni mardi le 30 juillet 2019 à Gitega (centre du Burundi) sous la présidence du chef de l’Etat, M. Pierre Nkurunziza (photo), avec six points à l’ordre du jour, apprend-on d’un communiqué du Secrétariat général du gouvernement.
Le 1er dossier, présenté par le ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, concernait la Politique nationale d’industrialisation. Ce point a fait remarquer que le Burundi n’a pas de Politique nationale d’industrialisation alors que c’est “un secteur qui contribue énormément au Produit intérieur brut (PIB) du pays”. Il a été relevé que ce secteur participe actuellement à environ 17% à la croissance du PIB, ce qui le ramènerait à plus de 20%, avec “sa participation à la création de la richesse en exploitant les ressources naturelles disponibles”. Une contribution qui, selon les explications du ministre, est insuffisante en partie à cause du manque de politique claire pour orienter le processus d’industrialisation du pays, au moment où cette politique a été élaborée pour répondre à ce défi. Le conseil des ministres a adopté la Politique nationale d’industrialisation moyennant finalisation par une équipe désignée à cet effet et a recommandé d’accélérer l’élaboration de la stratégie et du plan d’actions de mise en œuvre de cette politique.
Le 2ème point concernait le projet de décret portant création, missions, organisation et fonctionnement de la Banque de Commerce et d’Investissement pour les jeunes au Burundi, présenté par la ministre de la Jeunesse, des Postes et des Technologies de l’Information. Le conseil des ministres avait analysé le dossier sur la mise en place de cette Banque, et le principe avait été adopté. Ce projet de décret vient concrétiser le vœu de création de cette Banque dont le capital est de 10.000.000.000 FBu. La contribution de l’Etat est à hauteur de 15% et celle des communes de 85%. Le projet a été adopté moyennant quelques retouches, avec la recommandation que le taux d’intérêt à appliquer soit inférieur ou égal à 5%. Le conseil des ministres a également recommandé d’accélérer la mise en place d’une Banque des femmes.
En 3ème lieu, le conseil des ministres s’est penché sur le projet de décret portant attribution à l’Office burundais des recettes (OBR) d’une parcelle pour la construction d’un entrepôt, qui a été présenté par le ministre des Transports, des Travaux publics, de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire. L’OBR avait exprimé au ministère en charge de l’Aménagement du territoire son intention de se doter d’un entrepôt pouvant abriter les marchandises saisies, les mobiliers, ses archives, ses équipements ainsi qu’un parking pour les véhicules saisis ou destinés à la vente. Pour cela, les services de l’Urbanisme ont identifié un terrain situé au quartier VI de la zone Ngagara, en commune Ntahangwa, d’une superficie d’un hectare soixante-six ares, cinquante-trois centiares, quarante-six pour cent (1ha 66 a 53 ça 46%). Le présent projet était destiné à légaliser cette attribution. Le projet a été adopté moyennant quelques retouches et finalisation des aspects de forme par une équipe désignée à cet effet.
En 4ème lieu, le conseil des ministres a analysé le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’accord révisé portant création du Fonds de solidarité africain signé à Niamey au Niger le 20 décembre 2008. Il a été présenté par le ministre des Droits de la personne humaine, des Affaires sociales et du Genre en lieu et place du ministre des Finances empêché. A l’article 6 de l’accord révisé, il est disposé que le Fonds a pour objet de contribuer au développement économique des Etats régionaux les plus défavorisés et intervient au financement des projets dans presque tous les secteurs de l’économie.
Avec la ratification de cet accord, le Burundi pourra bénéficier des opportunités qu’offre ce Fonds dans le financement des projets prioritaires et porteurs de croissance définis au niveau du Plan national de développement. Le projet a été adopté moyennant la finalisation des aspects de forme par une équipe désignée à cet effet.
Deux notes ont également été soumises au conseil pour analyse. La 1ère, présentée par la ministre à la présidence chargée des Affaires de la Communauté est-africaine, porte sur la contribution statutaire de la République du Burundi au Conseil interuniversitaire de la Communauté est-africaine. La contribution statutaire annuelle est de 808.072 $, et le Burundi a accusé des arriérés et n’a pas encore payé sa quote-part pour la construction du siège du conseil interuniversitaire. Cette note propose d’entamer le processus de paiement des contributions dues et de se donner un délai limite, d’autant plus que le mandat du secrétaire exécutif, qui commence en 2020, reviendra au Burundi. Cette note propose la création, au niveau du ministère en charge des Affaires de la Communauté est-africaine, d’une ligne budgétaire dédiée aux contributions de la République du Burundi pour permettre le paiement à temps de sa contribution statutaire annuelle. Le conseil des ministres a recommandé qu’au niveau de la contribution du Burundi à la Communauté est-africaine prévue pour cet exercice 2019/2020, une partie soit transférée vers le Conseil interuniversitaire de la Communauté est-africaine. Il a aussi recommandé d’élaborer une Note globale beaucoup plus élargie à d’autres organismes dont le Burundi est membre, en montrant l’intérêt qu’il en a tiré.
La 2nde note, présentée par la même ministre, porte sur la représentativité de la République du Burundi au niveau du personnel de la Communauté est-africaine. Cette Note a constaté que malgré que le principe de partage équitable des postes entre les pays partenaires de la Communauté est-africaine ait été adopté en 2012, la République du Burundi est moins représenté au niveau du personnel des organes de la communauté. Selon cette Note, les défis auxquels font face les candidats burundais sont notamment : que le niveau de qualification académique est de niveau Master alors que la plupart de Burundais expérimentés ont un diplôme de licence; le statut général des fonctionnaires qui fixe la durée de formation à 18 mois, ce qui limite l’initiative de formation diplômante en Master ou doctorat car la période est insuffisante ; la langue de travail qui est l’anglais quand beaucoup de Burundais ont des difficultés à s’exprimer dans cette langue. La Note propose quelques mesures à prendre, à savoir l’amendement des dispositions du statut général des fonctionnaires pour les rendre favorables aux fonctionnaires désirant suivre une formation en Master en vue d’être compétitifs aux postes vacants au sein des organes de la Communauté ; l’organisation des programmes de formation accélérée dans le pays et à l’étranger en faveur des fonctionnaires identifiés au sein des différents ministères et institutions étatiques pour acquérir des diplômes de niveau Master dans des domaines clés ; et enfin l’accélération du processus d’harmonisation des qualifications et diplômes. Après échange et débat, le conseil des ministres a désigné une équipe qui va élaborer une Note en rapport avec l’organisation sur place des formations conduisant au diplôme de Master, après avoir identifié les fonctionnaires de l’Etat qui vont en bénéficier. La Note sera apprêtée dans un délai de trois mois.
Dans les divers, la ministre à la présidence chargée de la Bonne gouvernance a informé sur l’organisation par la Commission de l’Union africaine au Burundi, d’une réunion, au niveau africain, sur la lutte contre la corruption. Elle a, en second lieu, demandé de mettre de l’ordre dans le secteur du change car, selon elle, si rien n’est fait, l’économie burundaise risque d’en souffrir énormément. La ministre de l’Education, de la Formation technique et professionnelle a demandé que le ministre en charge de la Justice rappelle aux notaires l’interdiction d’authentifier les diplômes, d’autant plus que cela ne relève pas de leurs compétences.