BUJUMBURA, 30 mars (ABP) – «L’Egypte va continuer à défendre les intérêts du Burundi partout où il sera nécessaire pour que le pays préserve sa souveraineté et son indépendance nationales». Cela a été déclaré par Dr Ali Abdel Aal Sayed Ahmed (photo : à gauche), président de la Chambre des représentants de la République Arabe d’Egypte, lors de l’audience lui accordée et sa délégation, samedi le 30 mars 2019 à Bujumbura, par le président de l’Assemblée nationale du Burundi Hon. Pascal Nyabenda (photo : à droite).
Nyabenda a, dans son discours d’entretien, rappelé que cette visite vient concrétiser la promesse faite par le président Abdel lors de leur entretien avec lui au Caire au mois de juillet. Il a indiqué que lors de cet entretien, la partie égyptienne a accepté de traiter la question des requêtes lui soumises par la partie burundaise, dont deux concernent particulièrement l’Assemblée nationale. Il s’agit d’un appui au renforcement des capacités des députés, des questeurs et du personnel d’appui à l’AN en Egypte, et d’un soutien en matière de transport, notamment en octroyant à l’AN du Burundi des bus pour le déplacement de son bureau et de son personnel d’appui, a-t-il signalé.
Selon M. Nyabenda, durant ce voyage en Egypte, les deux institutions parlementaires sont revenues sur le cadre de leur coopération, qui n’est autre que l’Accord général de coopération économique et technique signé entre les deux pays le 22 mars 1986. Il a ajouté que c’est dans le cadre de l’exécution de cet Accord que les deux pays ont conclu des accords et memoranda d’entente qui régissent la coopération dans divers domaines tels que la santé, l’éducation, le commerce, le transit, la communication, le sport, l’agriculture, l’élevage ainsi que la sécurité.
Nyabenda a profité de cette occasion pour demander à la Chambre des représentants de l’Egypte d’être l’ambassadeur du Burundi auprès de la République Arabe d’Egypte, qui assure actuellement la présidence de l’Union Africaine (UA), afin que cette présidence égyptienne puisse appuyer le Burundi dans la réparation des injustices qu’il a subies de la part de l’UA, notamment en ce qui concerne le rapatriement de mille militaires qui étaient déployés au sein de la Mission africaine en Somalie (AMISOM). Pour M. Nyabenda, le retrait des troupes devrait tenir compte des quotas, comme cela avait été convenu par les chefs d’Etat-Major des pays contributeurs des troupes à l’AMISOM. Il déplore le fait que ce principe n’a donc pas été respecté parce que les mille militaires rapatriés ont été retenus sur le seul contingent burundais.
Nyabenda a fait savoir que le Parlement Burundais est encore jeune et compte beaucoup sur le soutien de la Chambre des représentants de la République Arabe d’Egypte pour mieux s’acquitter de ses missions d’où il peut bénéficier de l’expérience du Parlement égyptien, a-t-il martelé.
Nyabenda a rappelé que ces quatre dernières années, à travers les médias et les lobbies de certaines organisations internationales, il a été dit que le Burundi connaît des troubles sécuritaires. Il a saisi cette opportunité pour apprécier très positivement le travail des représentations diplomatiques des deux pays, car, a-t-il déclaré, elles ont réussi à présenter auprès des autorités égyptiennes et de l’ensemble du peuple égyptien la situation réelle qui prévaut au Burundi qui n’est autre que celle d’un pays stable, paisible et sécurisé où il a ajouté qu’il est heureux de voir M. Abdel ici au Burundi pour constater lui-même la réalité.
Abdel a quant à lui indiqué que son pays va continuer à défendre les intérêts du Burundi partout où il sera nécessaire pour que le pays préserve sa souveraineté et son indépendance nationale. Selon M. Abdel, le Burundi est un pays indépendant et souverain d’où aucun étranger n’est autorisé à s’ingérer dans ses affaires.
Assurant actuellement la présidence de l’UA, l’Egypte fera tout pour que le Burundi recouvre ses droits et sa dignité auprès de l’AMISOM, a dit M. Abdel ajoutant que les troupes burundaises doivent retourner en Somalie pour le maintien de la paix. Il a, à cet effet, fait savoir qu’en avril de cette même année, il est prévu au Caire en Egypte, une réunion à l’endroit des ministres de défense de tous les pays ayant des troupes au sein de l’AMISOM où cette question du Burundi sera traitée. Pour cette personnalité, l’objectif de l’AMISOM de maintenir la paix en Somalie et dans toute l’Afrique doit être atteint.
Etant pays membre de ceux qui utilisent les eaux du Nil, il a demandé un soutien auprès du Burundi dans un Accord prévu de partage de ces eaux.
Abdel a promis que son pays ne ménagera aucun effort dans la dispense des formations nécessaires de renforcement des capacités auprès des parlementaires burundais afin que ces derniers exécutent mieux leurs missions.
«L’Egypte continuera à appuyer le Burundi dans le développement durable dans la consolidation de la paix, et dans des domaines tels que la santé, l’agriculture, la pêche, et autres», a déclaré M. Abdel.