BUJUMBURA, 18 juillet (ABP) – Le premier vice-président de la République du Burundi, M. Gaston Sindimwo a rehaussé de sa présence, à la prison centrale de Mpimba, les cérémonies marquant la célébration de la journée internationale Nelson Mandela, où il a lancé la campagne pour la promotion des droits des personnes détenues sous le thème « Tous solidaires avec nos concitoyens détenus ». A cette occasion, M. Sindimwo a procédé à la libération de plus de 40 détenus (photo), dont certains ont purgé la peine et d’autres ayant bénéficié de la grâce présidentielle, il y a six mois. Il a interpellé les services habilités de veiller à ce que la loi soit respectée rigoureusement, en déplorant le fait que les prisonniers qui purgent la peine ne soient pas immédiatement relâchés et que les détenus qui ont bénéficié de la grâce présidentielle ont dû attendre longtemps leur libération. Il a profité de cette occasion pour exiger que la libération conditionnelle soit rapidement appliquée en faveur des prisonniers qui ont déjà purgé le quart de la peine et dont le comportement est sans reproche.
Par ailleurs le vice-président de la République a remis aux prisonniers de Mpimba, deux tonnes de riz pour contribuer à l’amélioration de leur condition de vie carcérale. Le choix de la prison centrale de Mpimba pour la célébration de la journée Mandela a été dû au fait que lors de sa première visite au Burundi, l’illustre défenseur des droits des détenus, Nelson Mandela a visité ce lieu de détention, a souligné M. Sindimwo.
Pour sa part, la ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Mme Aimée Laurentine Kanyana, a fait remarquer que le gouvernement ne ménage aucun effort pour asseoir le respect du pouvoir judiciaire et de l’indépendance de la magistrature. Par ailleurs, elle a informé le public qu’une commission juridique permanente est à l’œuvre pour le suivi régulier des dossiers pénitentiaires et judiciaires des prisonniers. Pour elle, l’emprisonnement est une exception. D’où la mise en place d’une loi régissant les travaux d’intérêt général pour certaines peines. Même les prisonniers concernés par cette mesure auront la chance de quitter ce milieu carcéral pour faire ces travaux. De plus, elle a noté qu’il est prévu le paiement d’un montant équivalent aux travaux imposés.
Le chef adjoint de la délégation du comité international de la Croix Rouge au Burundi, a quant à lui rappelé que les prisonniers sont des citoyens comme tant d’autres et qu’ils sont dignes du respect et de la protection. Dans le même ordre d’idée, le directeur général des affaires pénitentiaires, M. Gervais Hajayandi, a dit que cette journée est une occasion de s’auto évaluer pour voir ce qu’on a fait en faveur des détenus, à l’instar de Nelson Mandela, le grand témoin de la vie carcérale.
L’ancien prisonnier Emmanuel Manisha a fait un témoignage en relatant la vie dure qu’il a menée en prison alors qu’il était emprisonné injustement. Il a interpellé les hommes de la loi d’interroger réellement les textes de loi et d’être rapides dans le traitement des dossiers, pour ne pas garder longtemps des innocents en prison.