BUJUMBURA, 26 juin (ABP) – Le plan national d’adaptation au changement climatique au Burundi “revêt une importance capitale” pour le pays en ce sens qu’il dresse l’état des lieux sur les zones de “forte vulnérabilité” face aux aléas climatiques nationaux, a-t-on appris mardi le 25 juin 2019 à Bujumbura de M. Samuel Ndayiragije (photo), inspecteur général du ministère burundais de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage.
Ces zones, qui concordent avec les régions naturelles du Burundi, connaissent des défis en matière de changement climatique, avec des impacts sur des secteurs “vitaux” au plan socio-économique burundais, en l’occurrence la santé, l’agriculture, l’énergie, les paysages et les écosystèmes naturels, ainsi que le transport.
En effet, a-t-il précisé, la problématique des changements climatiques au Burundi est d’abord marquée par le phénomène de “perturbations” pluviométriques, avec en aval de “graves dégâts” en matière environnementale. Car, a-t-il illustré, les “graves inondations” ayant touché au cours des années
2006 et 2007 cinq provinces du pays, à savoir Kayanza et Ngozi au nord, Ruyigi à l’est, ainsi que Bururi et Makamba au sud, sont des exemples éloquents.
Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur les quartiers nord de la province urbaine de Bujumbura-Mairie (ouest du pays) en février 2014, avec des inondations ayant causé le décès de 77 personnes et la destruction de 1000 habitations, ainsi que 20.000 personnes qui se sont retrouvées sans abris, a-t-il expliqué, sont là également pour attester l’ampleur du mal. Il a également rappelé la situation survenue en février 2015 dans la province Rumonge, où des glissements de terrain mêlés aux inondations et survenus au niveau des localités de Nyaruhongoka, Cashi et Gitaza ont causé la mort de 20 personnes et la destruction de 300 maisons. Il en fut de même en septembre 2015 dans les provinces Cibitoke, Bubanza et Bujumbura à l’ouest du pays, Rutana au sud-est et Rumonge où des pluies diluviennes ayant entraîné des inondations ont détruit 30.000 hectares de cultures et 5000 habitations, et endommagé plus de 300 salles de classe et une cinquantaine de ponts.
Au menu de la problématique des perturbations climatiques au Burundi, M. Ndayiragije a évoqué aussi la question de “longues” sécheresses. Ici, la “région naturelle de l’Imbo” (ouest du pays) par de “longues sécheresses” à l’origine d’une diminution progressive des ressources en eau dont celles du lac Tanganyika, est un cas illustratif, a-t-il noté.
Sur ce palmarès de problématique environnementale burundaise marquée par une sécheresse parfois “d’allure désertique”, a-t-il laissé entendre, on relève également la région naturelle de Mumirwa (ouest) avec en aval une diminution des ressources en eau et une chute de la production agricole. C’est le même son de cloche pour la région naturelle burundaise des plateaux centraux (centre) qui, elle aussi, est frappée par cette problématique sous l’angle de “rallongement des saisons sèches” (de cinq à six mois). Le début tardif de la saison pluvieuse, a-t-il signalé, est à l’origine du desséchement des cultures.
Ndayiragije a rappelé que fin 2005 et début 2006, dans le nord du Burundi en province Kirundo, lorsque la sécheresse a été déclarée “catastrophe nationale” par les autorités nationales avec pour conséquence des départs “massifs” vers des pays limitrophes (Rwanda au nord et Tanzanie à l’est), les impacts de ce changement climatique ont fait que cette partie du Burundi “soit vidée” d’une partie de ses habitants, “fuyant la famine et la mort causée” par cette problématique environnementale.
Pour M. Ndayiragije, parmi les solutions auxquelles recourt le Burundi dans une perspective de “limiter les dégâts” environnementaux causés essentiellement par les perturbations climatiques (pluies diluviennes et sécheresse), figure notamment le recours à l’expertise technique de l’Institut géographique du Burundi (IGEBU).